Une collecte lancée par deux vedettes de la télévision allemande, à la suite de l'arrestation de la capitaine du Sea-Watch 3, a dépassé la barre des 500.000 euros, dimanche en fin de journée.
Carola Rackete avait été arrêtée après avoir accosté de force, dans la nuit de vendredi à samedi, dans le port de Lampedusa, en Sicile, pour débarquer des migrants. «Ce n'était pas un acte de violence, mais seulement de désobéissance» a-t-elle expliqué dans une interview au Corriere della Sera.
La justice italienne accuse la jeune femme d'avoir tenté une manœuvre dangereuse contre la vedette des douanes qui voulait l'empêcher d'accoster. «Je ne voulais certainement pas toucher la vedette des douaniers, mon intention n'était pas de mettre quiconque en danger, je m'en suis déjà excusée et je renouvelle mes excuses», a-t-elle poursuivi.
Sa manœuvre à la barre du Sea-Watch n'a pas fait de blessés et le navire humanitaire a pu débarquer 40 migrants qu'il avait secouru 17 jours plus tôt au large de la Libye. «La situation était désespérée, mon objectif était seulement d'amener à terre des personnes épuisées et désespérées. J'avais peur», a ajouté la capitaine Allemande qui dit avoir craint que des migrants se suicident en se jetant à l'eau, alors qu'ils ne savent pas nager.
Une vague de solidarité en faveur de la capitaine
Carola Rackete a justifié son acte en déclarant qu'elle n'avait «pas le droit d'obéir». «On me demandait de les ramener [les migrants] en Libye. Mais du point de vue de la loi, ce sont des personnes qui fuient un pays en guerre, la loi interdit qu'on puisse les ramener là-bas».
Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, qui a décidé il y a un an d'interdire l'accès aux ports italiens aux navires d'ONG secourant les migrants en Méditerranée, lui répondu ce dimanche, en réfutant «l'état de nécessité» invoqué par la capitaine du Sea-Watch pour justifier sa manoeuvre. «Mais si aucun des migrants à bord n'avait de problèmes de santé, de quelle nécessité parlait-elle ?», a-t-il écrit sur Facebook.
La capitaine sera présentée à un juge en début de semaine à Agrigente et devra répondre des faits notamment d'aide à l'immigration clandestine et de résistance à un navire de guerre. Pour ce dernier délit, elle risque entre trois et dix ans de prison.
En attendant le procès, cette arrestation a suscité une vague de solidarité en faveur de la jeune capitaine. La cagnotte Leetchi ouverte pour la soutenir dans ses frais de justice ne cesse de gonfler.