Rarement un G20 n'aura été à ce point scruté par les observateurs. Ce sommet, organisé à Osaka du 28 au 29 juin, a lieu alors que le monde connaît deux crises géopolitiques majeures.
Que ce soit dans la guerre commerciale avec la Chine, ou les menaces qui se sont multipliées avec l'Iran, Donald Trump va attirer tous les regards. Emmanuel Macron a d'ailleurs prévu un entretien avec son homologue américain afin d'évoquer ces dossiers. L'inquiétude de Paris se concentre en premier lieu sur le dossier iranien.
Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président, a en effet été envoyé à Téhéran pour rencontrer des dirigeants, et entamer une «désescalade» des tensions». De son côté, Édouard Philippe a affirmé avoir «longuement évoqué» la situation avec Dimitri Medvedev, Premier ministre russe.
Si l'attention se tourne vers Donald Trump plus que les alliés de l'Iran dans ce G20, c'est que l'évolution de la situation semble dépendre davantage des réactions du président américain, que du reste du monde. Après avoir assuré qu'ils allaient ne plus rester dans le cadre de l'accord sur le nucléaire signé en 2015, de manière à montrer sa fermeté, Téhéran a ouvert la porte à un apaisement. Le président Hassan Rouhani a déclaré à Emmanuel Macron au téléphone qu'il ne souhaitait «la guerre avec aucun pays».
Reste donc à savoir si Donald Trump va prendre acte de cette décision, ou s'il va poursuivre ses déclarations pour maintenir la pression sur l'Iran. Un choix difficile à prédire, d'autant que le Républicain a parfois su dynamiter des sommets internationaux afin d'assoir son autorité.
Et si ce n'est pas sur l'Iran que l'ex-homme d'affaires s'emporte lors des discussions, ce pourrait être contre la Chine. La guerre commerciale qui oppose le géant asiatique aux États-Unis depuis mars 2018 ne se calme pas, puisqu'au 1er juin dernier, Pékin a annoncé une hausse des droits de douane sur certains produits américains. De son côté, Washington cible surtout des firmes de technologies chinoises. Donald Trump soupçonne en effet le gouvernement chinois d'utiliser Huawei, entreprise spécialisée dans les télécommunications, pour espionner son pays.
Selon certains observateurs, si la proximité de la Chine avec l'Iran et la Corée du Nord peut complexifier les discussions, une trêve pourrait cependant être conclue lors du sommet.
Une chose est certaine, les autres participants vont faire de leur mieux pour canaliser les tensions afin que le G20 d'Osaka ne soit pas «un club d'affrontement bilatéral entre la Chine et les États-Unis», comme l'a expliqué l'Élysée. C'est d'ailleurs notamment pour se concerter avec Shinzo Abe, Premier ministre japonais, et organiser des médiations qu'Emmanuel Macron s'est rendu en avance au Japon. Il faudra désormais se faire entendre.