La canicule qui s'est abattue sur une grande partie de l'Europe s'intensifiait encore mercredi: des températures de plus de 40 degrés étaient attendues en France, en Espagne ou encore en Grèce, avant un pic jeudi et vendredi.
En Espagne, l'agence météorologique Aemet a placé mercredi en alerte orange (risque important) cinq provinces du nord, avec 42°C attendus dans la vallée de l'Ebre (nord-est). La chaîne publique TVE a surnommé cet épisode de chaleur «la semaine de l'enfer».
C'est vendredi que le pays craint le pire : 33 provinces sur 50 devraient être en alerte à cause de la chaleur, qui pourrait atteindre 44 degrés par exemple à Gérone, en Catalogne.
En France, les températures grimpaient encore mercredi, avec des maximales comprises entre 35 et 39°C sur les deux tiers du pays, notamment dans le Sud et l'Est.
L'organisme public Météo France évoque un «épisode sans précédent par son intensité et sa précocité depuis 1947». Il estime que des pics à 40 degrés «seront probablement atteints ponctuellement et des records mensuels voire absolus seront possiblement battus».
Polémique en Bavière
La France garde en mémoire la canicule de 2003 qui avait provoqué une surmortalité de 15.000 personnes, si bien que télévision et radio diffusent des messages de prudence, relayés dans les transports et sur les panneaux d'affichage.
L'Allemagne n'est pas épargnée, avec un thermomètre qui pourrait monter jusqu'à 39 degrés dans le Sud-Ouest du pays, ainsi que dans le Brandebourg, la région entourant Berlin, où un feu de forêt a déjà ravagé 100 hectares depuis lundi.
En Grèce, nombre de municipalités redoutent aussi des incendies alimentés par des vents violents et chauds venus d'Afrique. Le pays est encore marqué par l'incendie meurtrier de Mati l’an dernier qui avait coûté la vie à une centaine de personnes.
A Munich, en Bavière, la canicule a donné lieu à une controverse sur le droit à prendre le soleil seins nus, après que des agents d'une société de sécurité employée par la ville ont demandé à des femmes de se couvrir la poitrine sur les plages de la rivière Isar.
Venue du Sahara, cette vague de chaleur sans précédent pour un mois de juin doit encore s'aggraver jeudi et vendredi. Caractéristique des canicules, les nuits sont également très chaudes par rapport à la normale.
Avant ce pic, un record est tombé en Autriche, dans la région du Tyrol, avec un pic de 36,7 degrés enregistré mardi à Innsbruck. Du coup, les célèbres chevaux d'attelage qui tirent des fiacres dans la ville ont été laissés au repos.
A Genève, le défilé de la Fête des écoles, prévu mercredi, a été annulé. Et au Luxembourg, les écoles resteront fermées.
En Belgique, des températures très contrastées ont été prévues, entre 19 degrés pour la façade maritime septentrionale et 33 degrés plus au sud, selon la chaîne RTBF.
L'Europe de l'Est est aussi touchée: des tempêtes orageuses et des vents violents sont attendus dans la Lituanie voisine. Vingt-sept personnes se seraient noyées jusqu'à présent dans l'État balte en juin, où les températures ont atteint un sommet inhabituel de 35,7 degrés.
Vigilance au Mondial féminin
«Les températures mondiales augmentent en raison du changement climatique, et avec elles la probabilité qu'une vague de chaleur extrême se produise», souligne Len Shaffrey, professeur de sciences climatiques à l'université de Reading.
Selon l'Institut climatologique spécialisé de Potsdam, les étés les plus chauds en Europe depuis l'année 1500 ont tous été relevés au cours du XXIe siècle. Par ordre décroissant : 2018, 2010, 2003, 2016 et 2002.
Dans les stades de France où se déroule actuellement le Mondial de football féminin, des messages sont diffusés pour inviter les spectateurs à s'hydrater et à se protéger du soleil.
«Ilots de chaleur», les grandes villes souffrent particulièrement, pour cause de sols bétonnés, de manque d'arbres, et d'activités humaines.
A Paris et Lyon (sud-est), et pour la première fois à Marseille, seuls les véhicules les moins polluants sont autorisés à circuler à partir de mercredi à l'aube.