Suite à la découverte de faux certificats, Pékin vient de demander au Canada de stopper immédiatement toutes ses exportations de viande à destination du marché chinois.
En cause, les services douaniers chinois auraient découvert plusieurs colis de viande de porc congelés reçus sur le territoire chinois dotés de faux documents vétérinaires.
Le gouvernement canadien a en effet confirmé que l'agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) avait «identifié un problème ayant trait à de faux certificats d'exportation qui pourrait avoir une incidence sur les exportations de produits du porc et du bœuf vers la Chine», et qu'elle tentait d'y remédier.
Mi-juin, les autorités douanières chinoises avaient déjà décidé de suspendre les importations de viande de porc cette fois-ci d'une seule entreprise canadienne. Les services douaniers auraient notamment omis de signaler la présence de ractopamine, un produit dopant interdit en Chine, dans une cargaison en provenance du Canada.
Cet additif est largement utilisé en Amérique du nord pour obtenir une viande plus maigre et plus protéinée. «Pour assurer la sécurité des consommateurs chinois, la Chine a pris des mesures préventives urgentes et demandé au gouvernement canadien de suspendre la délivrance des certificats pour la viande exportée vers la Chine à compter du 25 juin», peut-on lire sur le site internet de l'ambassade.
En pleine affaire Huawei, la pression s'accentue
Si officiellement, il s'agit d'un problème de certificats, ce conflit commercial survient alors que les relations entre Ottawa et Pékin sont des plus houleuses. Si Pékin assure que ces mesures sont sans lien avec l'affaire Huawei, l’arrestation à Vancouver en décembre dernier de Meng Wangzhou, la dirigeante du géant chinois des télécoms, accusée par Washington d’avoir contourné les sanctions américaines contre l’Iran, a jeté un froid entre les deux puissances.
Depuis, les autorités chinoises ont arrêté deux Canadiens qu'elles soupçonnent d'espionnage, et en ont condamné à mort deux autres pour trafic de drogue. Des détentions «arbitraires» plusieurs fois dénoncées par le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Pékin avait également déjà bloqué les importations des deux principaux producteurs canadiens de colza, arguant y avoir trouvé des «nuisibles».
Lors de sa visite à la Maison Blanche jeudi, le chef d'Etat canadien a demandé à Donald Trump d'intercéder en leur faveur lors de sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping cette semaine à Osaka, en marge du sommet du G20.