Au Royaume-Uni, ils ne sont plus que deux candidats à être en lice pour succéder à la Première ministre Theresa May, qui a démissionné le 7 juin : le favori Boris Johnson et l'outsider Jeremy Hunt. Ils seront départagés par un vote des 160 000 membres du Parti conservateur, le vainqueur devant être connu fin juillet.
Boris Johnson
(©Tolga AKMEN / AFP)
C'est «THE» favori à la succession de Theresa May. Boris Johnson, ancien ministre des Affaires étrangères et ex-maire de Londres, est arrivé largement en tête des cinq premiers tours de l'élection du prochain chef du Parti conservateur (qui deviendra Premier ministre), choisi à chaque fois par la majorité des 313 députés conservateurs.
Il apparaît par ailleurs comme le candidat préféré des adhérents de sa formation (mais également du président américain Donald Trump), selon un sondage YouGov publié le 17 mai dernier par le quotidien The Times. Il a en effet été plébiscité par 39 % des personnes interrogées, contre 13 % pour l'ancien ministre du Brexit Dominic Raab, deuxième de l'étude mais éliminé depuis de la course à Downing Street. Néanmoins, de nombreux députés reprochent à «Bojo», 55 ans, son caractère imprévisible et son manque de crédibilité sur la scène internationale, son passage au ministère des Affaires étrangères ayant été marqué par de multiples gaffes.
Figure de proue du camp du «Leave» lors de la campagne du référendum sur le Brexit de juin 2016, Boris Johnson est l'un des plus fervents défenseurs d'un Brexit «dur». Il a démissionné du gouvernement en juillet 2018, étant en désaccord avec la vision de Theresa May sur le Brexit, pas assez ferme selon lui. Ainsi, il veut que le Royaume-Uni quitte l'UE le 31 octobre prochain, n'excluant pas une sortie sans accord.
Jeremy Hunt
(©Daniel LEAL-OLIVAS / AFP)
Arrivé deuxième de chacun des cinq premiers tours de l'élection du chef des Tories, Jeremy Hunt, 52 ans, occupe le poste de ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement de Theresa May. Contrairement à Boris Johnson, il fait partie du camp des Brexiters modérés. Il avait même voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, avant de changer d'avis, déçu par l'approche «arrogante» de Bruxelles dans les négociations. Mais, pour lui, un «no deal» serait un «suicide politique». Il pense pouvoir renégocier l'accord de Brexit avec l'UE, s'appuyant sur une discussion qu'il a eue avec Angela Merkel, et ne ferme pas la porte à un nouveau report du divorce.
Cet ancien homme d'affaires parlant couramment le japonais s'est construit sa notoriété en supervisant les Jeux Olympiques de Londres en 2012, lorsqu'il était ministre de la Culture. Cette réussite l'a conduit au ministère de la Santé, où «Téflon Jeremy» s'est taillé une réputation de responsable ne craignant pas les défis, puisqu'il a été confronté pendant six ans à un service public de santé (NHS) en pleine crise.
Ils sont hors-course
Michael Gove, 51 ans, ministre de l'Environnement, a été éliminé de la course à Downing Street à l'occasion du cinquième tour de l'élection du chef des Tories, ce jeudi 20 juin, après avoir terminé dernier.
Quant à Sajid Javid, 49 ans, ministre de l'Intérieur, il avait été écarté au tour précédent, terminant quatrième sur quatre candidats.
Rory Stewart, 46 ans, ministre du Développement international, a lui été mis hors-course lors du troisième tour, mercredi 19 juin.
Ancien ministre du Brexit, Dominic Raab, 45 ans, a été éliminé durant le deuxième tour.
Arrivé sixième du premier tour du scrutin, le ministre de la Santé Matt Hancock, 40 ans, a décidé de son côté de se retirer de la course le 14 juin.
Trois candidats avaient auparavant été éliminés lors du premier tour de l'élection. Il s'agit d'Andrea Leadsom, 56 ans, ancienne ministre chargée des relations avec le Parlement, Mark Harper, 49 ans, ex-secrétaire d'Etat à l'immigration et Esther McVey, 51 ans, ancienne ministre du Travail et ex-présentatrice de télévision.