Sans surprise, Boris Johnson a été choisi par les adhérents du Parti conservateur, ce mardi 23 juillet, pour devenir Premier ministre du Royaume-Uni et succéder à Theresa May. L'ancien ministre des Affaires étrangères ne brille pourtant pas par son sérieux et sa retenue. Ses frasques en tout genre ont, par le passé, fait très souvent les gros titres des tabloïds.
Une bourde diplomatique qui coûte cher
Parmi les nombreuses boulettes commises par Boris Johnson à l'époque où il était chef de la diplomatie britannique, l'une d'elles a particulièrement retenu l'attention. C'était en novembre 2017, au sujet de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une ressortissante irano-britannique détenue en Iran et accusée d'avoir participé à des manifestations contre le régime islamique.
Devant une commission parlementaire, «BoJo» déclare qu'elle était en Iran «simplement pour former des journalistes», alors que ses proches affirmaient qu'elle était en vacances. Un commentaire lourd de conséquences, puisqu'il s'agit, selon l'Iran d'une preuve qu'elle est engagée «dans une propagande contre le régime». Même si Boris Johnson présente ses excuses et reconnaît son erreur - il n'avait simplement pas lu le dossier -, la république islamique utilise ses propos pour renforcer les charges pesant contre Nazanin Zaghari-Ratcliffe, toujours emprisonnée dans les geôles iraniennes aujourd'hui.
un match de rugby avec des enfants pris un peu trop au sérieux
En octobre 2015, Boris Johnson, alors maire de Londres, est en visite au Japon, où aura lieu la Coupe du monde de rugby fin 2019. Pour l'occasion, il est invité à participer à un match d'exhibition avec des enfants de Tokyo.
Lors d'une action, prenant la partie un peu trop au sérieux, l'élu conservateur, en costume, prend le ballon et court vers la ligne d'essai, avant de percuter violemment un petit garçon de 10 ans. Il l'aidera à se relever et s'excusera. Pour se faire pardonner, il prendra des photos avec lui et lui offrira le ballon de la Coupe du monde de rugby 2015.
Des femmes en burqa comparées à des «boîtes aux lettres»
Chroniqueur régulier pour le Daily Telegraph depuis de longues années, Boris Johnson a fait polémique à cause de l'une d'elles, en août 2018. Dans celle-ci, il a eu des propos déplacés envers les femmes portant la burqa. «C’est absolument ridicule que les gens choisissent de se promener en ressemblant à des boîtes aux lettres», a-t-il écrit, ajoutant que les musulmanes portant le voile intégral lui faisaient également penser à des «braqueurs de banque».
A la suite de cette chronique, le président du Parti conservateur, Brandon Lewis, ainsi que la Première ministre elle-même, Theresa May, lui ont demandé de s'excuser pour ses déclarations, jugées islamophobes par certains. Mais «BoJo» a refusé, ajoutant que c'était «ridicule» de s'en prendre à ses propos. Ils lui ont tout de même valu l'ouverture d'une enquête par le Parti conservateur, pour «infraction au code de bonne conduite», pour laquelle il a été blanchi en décembre 2018.
Bloqué dans les airs sur une tyrolienne
Les extravagances de Boris Johnson peuvent parfois être indépendantes de sa volonté, comme si l'ancien journaliste les attirait. Cela a notamment été le cas en août 2012, à Londres, en pleins Jeux Olympiques. Alors maire de la capitale britannique, «BoJo» participe à un événement à Victoria Park, lors duquel il se prête à une descente en tyrolienne, casque bleu sur la tête et deux drapeaux britanniques dans les mains.
Alors qu'il venait de s'élancer, le mécanisme se bloque, laissant l'élu suspendu à quelques mètres du sol. Les badauds présents à ce moment-là dans le parc immortalisent l'instant, pour le moins ridicule. Pas de quoi faire perdre son sens de l'humour à Boris Johnson, qui commence alors à discuter avec les spectateurs et à leur demander «une corde et une échelle» pour descendre. Quelques minutes plus tard, il est tiré jusqu'au sol à l'aide d'une corde, sous les rires des passants.
Quand il se mélange les pinceaux sur le Portugal
En novembre dernier, la BBC a diffusé un documentaire, appelé Inside the Foreign Office, dont un extrait avec Boris Johnson est devenu viral. On peut y voir «BoJo», alors ministre des Affaires étrangères et en déplacement au Portugal, tourner une courte vidéo pour son compte Twitter. Problème, il se perd dans ce qu'il dit, et est repris plusieurs fois par l'un de ses conseillers.
Il commence d'abord à bafouiller sur le rôle du Portugal lors de la Seconde Guerre mondiale, et est contraint, hilare, de demander de l'aide à ses conseillers. Puis, il se trompe au sujet des relations commerciales entre le Royaume-Uni et le Portugal, affirmant que Lisbonne est le quatrième partenaire commercial de Londres, alors que c'est en fait l'inverse.
As Foreign Secretary, Boris Johnson was encouraged by the #ForeignOffice to post regularly on social media. pic.twitter.com/6G9m3PnpKo
— BBC Two (@BBCTwo) 26 novembre 2018
Il reprend une troisième fois la vidéo, et commet une nouvelle erreur sur James Bond, indiquant qu'il serait né à Estoril, au Portugal. Son conseiller le corrige encore, précisant que c'est Ian Fleming, le créateur de James Bond, qui aurait eu l'idée du célèbre espion britannique dans cette ville portugaise. Cette vidéo a laissé perplexe de nombreux internautes, doutant des compétences de l'homme à la tignasse blonde, alors que celui-ci apparaissait déjà, en novembre dernier, comme l'un des favoris à la succession de Theresa May.