Au Royaume-Uni, le processus de nomination du prochain Premier ministre, qui succédera à Theresa May, se poursuit. Le deuxième tour de l'élection, auquel ont participé les 313 députés du Parti conservateur, a eu lieu ce mardi 18 juin.
Même si Boris Johnson fait figure de grandissime favori pour accéder au 10 Downing Street à l'issue de la course, qui se terminera fin juillet, il n'est pas à l'abri d'une déconvenue.
A première vue, tous les signaux sont au vert pour l'ancien ministre des Affaires étrangères de Theresa May. Il est arrivé largement en tête du premier (13 juin) comme du deuxième tour (18 juin) du scrutin pour désigner le prochain chef des Conservateurs (qui deviendra automatiquement Premier ministre), avec 114 voix puis 126 voix (sur 313), loin devant l'actuel chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt (43 puis 46 voix) et le ministre de l'Environnement Michael Gove (37 puis 41 voix).
Deux candidats, maintenant hors course (Esther McVey et Matt Hancock), ont apporté leur soutien à «Bojo», celui-ci ayant également été adoubé par le président américain Donald Trump. Il faut rajouter à cela le fait que l'homme à l'inimitable tignasse blonde est, selon les sondages, le concurrent préféré des membres du Parti conservateur, qui voteront lors de la dernière phase du scrutin.
Selon une étude du site Conservative Home, datant du 12 juin, l'ancien maire de Londres est plébiscité par 54 % des quelque 1 500 adhérents tory sondés, contre 11 % pour Rory Stewart, ministre du Développement international, et 8 % pour l'ex-ministre du Brexit Dominic Raab.
Imprévisible et gaffeur
Malgré tout, Boris Johnson, 54 ans, a des détracteurs dans son camp. Certains lui reprochent en effet son caractère imprévisible et ses frasques. Ils rappellent notamment que son passage au ministère des Affaires étrangères a été marqué par de multiples gaffes diplomatiques. Un député et ancien ministre tory proeuropéen, Kenneth Clarke, est même allé jusqu'à dire que «certains Conservateurs trouvent effrayante l’idée qu’il devienne Premier ministre». «Il ne dit pas toujours la même chose, notamment parce qu’il ne se souvient pas de ce qu’il a dit la veille», a-t-il raillé la semaine dernière.
Son statut de favori fait par ailleurs de Boris Johnson l'homme à abattre pour ses rivaux dans la course au 10 Downing Street. Il a notamment été attaqué pour son absence au premier débat télévisé de la campagne, qui a eu lieu de dimanche 16 juin.
Le syndrome du favori ?
le favori ne l'a en effet jamais emporté. Une prophétie dont a en plus déjà été victime Boris Johnson en 2016. Alors qu'il était annoncé gagnant après le résultat du référendum sur le Brexit, pour lequel il avait fait campagne pour le «Leave», il avait dû finalement se retirer après la trahison de son lieutenant Michael Gove, qui avait décidé de lui tourner le dos et de présenter sa propre candidature.
Depuis que ce système de «primaire» existe (1965),