Une vague bleue pour la solidarité. Sur Instagram ou sur Twitter, des internautes se parent d'une photo de profil bleue pour dénoncer les exactions commises par l'armée au pouvoir au Soudan.
Cette démarche, née spontanément sur les plateformes, vise à alerter le grand public sur la crise politique que traverse actuellement le pays de l'ouest africain et sa population. Une manière de protester contre la répression et les violences perpetrées par les militaires, au pouvoir depuis la destitution par l'armée, le 11 avril, du président Omar el-Béchir.
Lancé mercredi sous le hashtag #BlueForSudan, plus de 278 000 internautes avaient affiché leur solidarité avec les manifestants soudanais jeudi soir. Sur Instagram, l'expression du ralliement avait été utilisée plus de 8000 fois.
Cette tendance serait selon plusieurs sources un hommage à Mohamed Hashim Mattar, un manifestant pacifiste de 26 ans tué par une junte militaire alors qu’il protégeait deux femmes le 3 juin dernier. Le bleu était sa couleur préférée.
Everyone taking part in #TurnTheWorldBlue for #BlueForSudan should know where the colour came from.
Mohammed Hashim Mattar, one of the martyrs killed on the 3rd of June used to love this colour.
This is Mattar's blue!
Pray for him and his friends & family! pic.twitter.com/3vMqvVGJNz— Scintilla (@errfnern) 12 juin 2019
I’m legit in tears.
#BlueForSudan#IAmTheSudanRevolution#IAmTheSudanRevolution#IAmTheSudanRevolution pic.twitter.com/abLrJvbANQ— ahmed/afro #IAmTheSudanRevolution (@asapsudani) 12 juin 2019
100 morts et plus de 500 blessés
Au terme de plusieurs semaines de violences, l'espoir d'une résolution pointe au Soudan. Après le durcissement de la répression enclenchée avec la dispersion sanglante le 3 juin du sit-in installé devant le QG de l'armée à Khartoum, les manifestants ont mis fin mardi à leur campagne de désobéissance civile.
Depuis ce drame, plus de 100 personnes ont été tuées et plus de 500 blessées, selon un comité de médecins proches de la contestation. Les autorités estiment de son côté à 61 le nombre de morts.
Des pourparlers entre les généraux soudanais et la contestation, qui réclame toujours un transfert du pouvoir aux civils, pourrait reprendre sous l'égide des Etats-Unis.