La fierté du savoir-faire toulousain. La camera laser SuperCam a quitté la ville rose mercredi direction les Etats-Unis. Intégrée au prochain rover de la Nasa, sa mission sera de détecter d’éventuelles traces de vie, lorsqu’elle foulera en 2020 le sol de la planète Mars.
Construite à l'Institut de Recherche en en astrophysique et Planétologie (Irap) de Toulouse, et en collaboration avec le CNES, la Supercam succède à la ChemCam qui avait été installée sur le rover Curiosity. Intégrée en haut du mat du rover de la mission Mars 2020 de la Nasa, l’instrument de 6 kg est doté de multiples fonctions.
La «tête» de SuperCam permettra notamment de réaliser des tirs laser focalisés sur un point de roche - 1 000 tirs d’affilée contre 100 tirs maximum pour ChemCam - et disposera d'un laser vert (le spectromètre Raman), ainsi que d'un outil infrarouge et d'une caméra couleur.
Ces nouvelles fonctionnalités combinées lui permettront de faire de la minéralogie, d'étudier les liaisons entre les atomes, d'examiner les roches, et de détecter les éventuelles matières organiques.
«La fréquence du laser est doublée : de rouge on est passé à vert. On ne va pas exploser la roche, mais simplement exciter les molécules ce qui permettra de pister d’éventuels marqueurs de la vie», a détaillé Philippe Caïs, ingénieur de recherche CNRS au LAB de Bordeaux et chef de projet SuperCam Mast Unit.
Enfin, l'instrument sera équipé d’un microphone miniature pour capter les sons environnants de la planète rouge et donner de précieuses informations quant à la qualité de la roche. En effet, une roche ne produit pas le même bruit selon sa consistance (molle ou dure).
Il peut s’agir par exemple d'argile (en contact avec de l'eau), ou de basaltes (pas en contact avec de l'eau). Au cours de sa mission, il enregistrera également le vent de Mars et les bruits du rover afin de repérer certains problèmes de roues.