Depuis le début de l'année 2019, une série d'États américains ont adopté des lois restreignants l'avortement.
Géorgie, Ohio, Mississippi, Alabama, Louisianne, Missouri... La liste s'allonge au fil des semaines. Les nouvelles législations s'appliquent à réduire considérablement l'accès à l'avortement dans le temps. Ainsi, en Louisiane, la loi interdit désormais les IVG lorsque les «battements de coeur» sont détectés, ce qui arrive à la sixième semaine de grossesse environ. En France pour rappel, l'avortement est légal jusqu'à la fin de la douzième semaine.
D'après une étude de l'Institut Guttmacher, on peut décompter onze États qui donnent un accès «très restrictif» à l'avortement selon plusieurs critères comme le nombre de cliniques agréées, l'accès à la télémédecine pour l'avortement médicamenteux ou encore les différentes normes juridiques : l'Arizona, le Dakota du Sud, l'Arkansas, l'Indiana, l'Ohio, le Kentucky, le Tennessee, le Mississippi, l'Alabama, la Géorgie et le Missouri. Dans le cas de ce dernier, en raison de la possible disparition du seul planning familial, l'avortement pourrait carrément disparaître de la région. Preuve du virage conservateur dans le pays, seuls quatre États sont «favorables» ou «très favorables» à l'avortement : Washington, Oregon, New York et Californie.
Carte montrant la rigidité de la loi face à l'avortement (Le plus clair étant le plus favorable, le plus foncé étant le plus restrictif).
Cette offensive de la part des anti-avortement vise cependant une réforme de la loi fédérale. En effet, toutes ces lois restrictives ne devraient pas faire long feu et être bloquées par les tribunaux. Car aux États-Unis, l'arrêt Roe V.Wade de 1973 garantit le droit des Americaines à avorter tant que le foetus n'est pas viable (environ la 24e semaine de grossesse).
Mais en montrant leur puissance dans le pays, les instigateurs de cette campagne espèrent que la Cour Suprême, majoritairement conservatrice depuis la nomination de Brett Kavanaugh en octobre 2018, remette en cause cet arrêt. Seulement, selon certains observateurs, la Cour ne devrait pas se dépêcher de lancer le débat à l'échelle nationale, alors que la campagne pour l'élection présidentielle a déjà commencé, notamment côté démocrates.