Et s'il fallait tout recommencer à zéro ? En grande difficulté pour composer son gouvernement de coalition nationale, Benjamin Netanyahou n'a plus qu'un jour pour y parvenir.
D'autant que ce mardi 28 mai, à la veille de la date butoir, la Knesset (le Parlement israélien) a voté sa propre dissolution en lecture préliminaire. Si ce vote est confirmé en deuxième et troisième lecture, alors que le Premier ministre sortant n'arrive pas à trouver un consensus avec les autres partis, de nouvelles élections seront donc organisées.
Mais loin de vouloir mettre la pression à Benjamin Netanyahou, cette manoeuvre lui permettrait en effet de gagner du temps. Car s'il ne parvient pas à former son gouvernement à temps, le président israélien Reuven Rivlin pourrait charger un autre député de s'en occuper. Celui qui est surnommé Bibi perdrait donc son poste de Premier ministre. En revanche, en organisant une nouvelle élection, dont il serait le grandissime favori, Netanyahou pourrait conserver son statut plus longtemps, et l'immunité qui vient avec. Cela n'est pas anodin, étant donné qu'il est toujours visé par une triple procédure d'inculpation.
Une impasse nommée Lieberman
Difficile de savoir si l'éventualité d'une nouvelle élection fera plier l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman. C'est lui qui s'est avéré être le point de blocage central dans la formation du gouvernement. Souhaitant voir passer une loi obligeant les ultra-orthodoxes a faire le service militaire (ils en sont pour le moment exemptés), il refuse de prendre part au gouvernement sans le soutien de Netanyahou. Seulement, la Knesset compte 16 élus ultra-orthodoxes sur 120, et le Premier ministre perdrait leur soutien s'il acceptait la requête de Lieberman.
C'est de cette impasse que Benjamin Netanyahou va devoir s'extraire s'il ne veut pas concéder une défaite politique qui entacherait sa carrière. En effet, l'organisation de nouvelles élections quelques mois après les premières serait un fait inédit dans l'histoire du pays.
Hoping things will work out with Israel's coalition formation and Bibi and I can continue to make the alliance between America and Israel stronger than ever. A lot more to do!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 27 mai 2019
À noter que, comme il en a désormais l'habitude, Donald Trump a apporté son soutien sur Twitter au Premier ministre : «j'espère que les choses vont rentrer dans l'ordre pour la formation de la coalition israélienne, et que Bibi et moi puissions continuer de renforcer l'alliance entre les États-Unis et Israël». Une déclaration qui a également un intérêt politique, alors que le président américain dévoilera son plan pour la paix au Moyen-Orient à la fin du Ramadan. Pas sûr qu'une instabilité gouvernementale en Israël ne soit alors la bienvenue (les éventuelles nouvelles élections auraient lieu mi-septembre), sachant que les États voisins ne semblent pas emballés par les futures propositions de Donald Trump.