Il aurait 89 ans, mais personne ne peut l'assurer. Ce qui est certain, c'est que Raoni Metuktire, l'un des grands chefs du peuple des Kayapos est depuis 40 ans la figure emblématique de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne.
François Mitterrand, Jacques Chirac, François Hollande et désormais Emmenuel Macron… le chef indien brésilien Raoni a convaincu un nouveau président français de le soutenir dans son combat pour la préservation de la forêt amazonienne. Il sera accueilli ce jeudi 16 mai à l'Elysée.
Les projets qui menacent le «Continent Vert»
Car depuis 1978, Raoni lutte contre les dommages fait à la forêt amazonienne. Le chef brésilien s'y connait en combats pour défendre le poumon de la planète. S'il est né aux environs de 1930, ce n'est que vers 1954 qu'il rencontre pour la première fois des occidentaux. Mais dès 1978, il est la star d'un film documentaire de Jean-Pierre Dutilleux, narré par Jacques Perrin où apparaît le grand Marlon Brando.
Le film dont il est le sujet est sobrement intitulé Raoni. Il sera même nominé aux Oscars. Le visage de l'homme devient alors mondialement connu, et les médias brésiliens en font le porte-drapeau de la préservation de la forêt amazonienne.
Un disque de bois qui a fait sa popularité
Dans cette ascension médiatique, le disque de bois, appelé labret, qu'il porte sous sa lèvre inférieure a naturellement beaucoup aidé. Raoni l'a bien compris et le porte à chacune de ses sorties. Grâce à cela son combat est identifié à travers le monde.
Surtout depuis 1988, date de sa rencontre avec le populaire chanteur Sting. Associé à Amnesty International pour la tournée Human Rights Now qui fait étape en Amazonie, il l'emmène avec lui à travers le monde pour présenter son combat aux grands de ce monde.
Et ça marche. Depuis les années 1990, sous sa pression et celles des chefs d'Etat qu'il a convaincu, l'Etat brésilien a dû renoncer à un premier barrage géant et créer la plus grande réserve tropicale de la planète, grande comme le tiers de la France.
Une audience mondiale
Tant et si bien que Raoni est devenu une personnalité mondiale. En France, il bénéficie d'une véritable sympathie. Jacques Chirac l'a reçu trois fois entre 2000 et 2005. Depuis septembre 2011, Raoni est même citoyen d'honneur de la Ville de Paris.
Le symbole Raoni pourrait bien une nouvelle fois abattre des grands projets aux conséquences environnementales discutables.