La justice suédoise a annoncé lundi la réouverture de l'enquête pour viol contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, espérant le voir comparaître devant un tribunal avant la prescription du crime échéant en 2020.
«J'ai décidé aujourd'hui de rouvrir l'enquête», a annoncé Eva-Marie Persson, procureure adjointe, lors d'une conférence de presse. «M. Assange étant incarcéré en Grande-Bretagne, les conditions sont réunies pour demander sa remise (à la Suède) en vertu d'un mandat d'arrêt européen, ce qui n'était pas le cas avant le 11 avril», date de son arrestation par la police britannique à l'ambassade d'Equateur où il était réfugié depuis 2012, a-t-elle ajouté. Le parquet va émettre dans les plus brefs délais un mandat d'arrêt européen à l'encontre de M. Assange.
Agée d'une trentaine d'années à l'époque des faits, la plaignante avait rencontré son agresseur présumé lors d'une conférence de WikiLeaks à Stockholm. Elle l'accuse d'avoir engagé un rapport sexuel dans la nuit du 16 au 17 août, pendant qu'elle dormait et sans préservatif alors qu'elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé.
Julian Assange a toujours soutenu qu'elle était consentante et avait accepté de ne pas utiliser de préservatif. L'Australien avait été interrogé le 31 août 2010 par la police suédoise à Stockholm au sujet d'une plainte pour agression sexuelle déposée par une première jeune femme pour des faits présumés commis le 13 août. Cette procédure a été frappée par la prescription en 2015.
Il n'avait en revanche jamais été entendu au sujet de la plainte pour viol d'une autre jeune femme, jusqu'à son audition à l'ambassade équatorienne en novembre 2016 par un procureur équatorien en présence d'une magistrate instructrice suédoise.
«Je suis totalement innocent», écrivait-il dans un message publié avec la retranscription de ses déclarations au procureur équatorien.