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«Tant que Dieu me le permet» : à Caracas, les partisans de Guaido décidés à déloger Maduro

Manifestants anti-gouvernementaux le 1er Mai à Caracas [Matias Delacroix                     / AFP] Manifestants anti-gouvernementaux le 1er Mai à Caracas [Matias Delacroix / AFP]

«Je manifesterai tant que Dieu me le permettra» : armée de la conviction que le président Nicolas Maduro doit quitter le pouvoir, Patricia s'apprêtait mercredi à défiler une nouvelle fois dans les rues de Caracas, comme des milliers de partisans de l'opposant Juan Guaido.

Sur la place Altamira, un bastion de l'opposition vénézuélienne, Patricia Requena, 40 ans, retrouve la foule qui s'était déjà massée au même endroit la veille en soutien aux soldats entrés en rébellion contre le pouvoir et passés dans le camp de Juan Guaido.

Pour ce 1er-Mai, dont l'opposant entend faire la «plus grande manifestation de l'histoire du Venezuela», ils étaient plusieurs milliers à la mi-journée à agiter des drapeaux et crier leur rejet du président Nicolas Maduro. «Tous unis pour un Venezuela libre», clamait une pancarte.

Les rues adjacentes à la place étaient bloquées. Les artères de la capitale étaient jonchées de certains vestiges des violents affrontements de mardi survenus entre forces de l'ordre loyales au chef de l'Etat et partisans de Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.

«Hier, nous avons vu des soldats reconnaître notre président par intérim. Nous devons continuer à occuper la rue», lance Patricia. «Je continuerai à manifester tant que Dieu me le permettra».

Mario Alvarez, 26 ans, porte un bracelet aux couleurs jaune, bleu, rouge, celles du Venezuela. Et, lui non plus n'a pas l'intention d'arrêter de manifester. Le dégonflement de la tentative de soulèvement de mardi n'a pas entamé son enthousiasme.

«Impérialisme yankee»

Il a même l'intention d'aller jusqu'à Miraflores, le palais présidentiel, situé dans l'ouest de la capitale vénézuélienne. «Toute cette situation me donne la force de continuer et de continuer la lutte en maintenant la pression dans la rue», dit-il.

Un manifestant antigouvernemental brandit une pancarte dénonçant la "dictature" du président Maduro, le 1er mai 2019 à Caracas [Matias DELACROIX / AFP]
 
Un manifestant antigouvernemental brandit une pancarte dénonçant la "dictature" du président Maduro, le 1er mai 2019 à Caracas

Pour l'heure, Juan Guaido n'a rien dit de ses intentions, ni s'il comptait se rendre vers Miraflores mercredi. De leur côté, les Etats-Unis, qui soutiennent Juan Guaido, ont affirmé par la voix de leur secrétaire d'Etat Mike Pompeo, qu'une «une intervention militaire est possible. Si c'est nécessaire, c'est que ce feront les Etats-Unis».

Miraflores, justement, c'est là-bas que le pouvoir a donné rendez-vous à ses sympathisants pour le traditionnel défilé du 1er-Mai, qui, cette année, prend une connotation particulière.

Dans un discours télévisé, Nicolas Maduro a assuré mardi soir que l'«escarmouche putschiste» avait été mise en échec et il a appelé ses partisans à se rassembler pour montrer leur loyauté à la «révolution bolivarienne», lancée par son prédécesseur Hugo Chavez en 1999.

Dans la matinée, plusieurs milliers de personnes étaient réunies aux abords du palais, certains vêtus d'un t-shirt rouge, d'autres brandissant des portraits de Nicolas Maduro.

«D'expérience, nous savons que ça n'est ni la première, ni la dernière fois que l'oligarchie financière soutenue par l'impérialisme yankee tente de briser les espoirs d'un peuple qui a décidé d'être libre», lance Valmore Vargas, 47 ans, qui revendique fièrement l'héritage de «notre commandant Hugo Chavez», décédé en 2013.

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