Un Walking Dead version réseaux sociaux ? D'ici à la fin du siècle, le nombre d'utilisateurs de Facebook décédés pourrait dépasser les 4,9 milliards, selon une étude menée par des chercheurs de l'Université d'Oxford publiée le 23 avril.
Le réseau social est donc en passe de devenir la première archive mondiale complètement ouverte, avec des milliards et des milliards de données. «Jamais dans l'histoire des archives sur la culture et le comportement humain n'ont été assemblée en un seul espace», a déclaré David Watson, l'un des auteurs de l'étude, au Guardian.
Cette étude s'est entre autres inspirée des données de l'ONU sur la population de la Terre, ainsi que d'outils pour mesurer l'audience de Facebook. Les chercheurs maintiennent que même si la création de Mark Zuckerberg n'enregistrait plus aucune inscription à partir de 2018, le nombre de comptes de personnes décédées dépasserait 1,4 milliard en 2100.
La question est donc de savoir comment conserver ces données, comment les utiliser tout en faisant en sorte que cela respecte les familles et la personne en question ? Pour le moment, les comptes des morts ont comme possibilité d'être désactivés ou convertis en compte «hommage». Si cette dernière option est choisie par les proches, il reste possible de poster des messages ou des photos sur le mur de la personne disparue. Une sorte de mémorial virtuel. Facebook conseille ainsi à tous ses utilisateurs de nommer un contact légataire, qui pourra prendre le contrôle de ce compte.
Ce n'est pas suffisant pour les auteurs de l'étude, qui estiment que toutes ces données pourraient permettre un travail scientifique sans précédent : «Facebook devrait inviter les historiens, archivistes, archéologues et éthiciens pour participer au processus de curation (...). Le but n'est plus juste de trouver des solutions pour les prochaines années, mais potentiellement pour les décennies à venir». Une mission que Facebook commence à prendre en compte donc, mais qui donne l'impression de dépasser totalement la firme américaine.