Une Américaine de confession musulmane a eu la surprise de sa vie en découvrant que sa photo figurait par erreur sur un avis de recherche lancé par la police sri-lankaise en lien avec les attentats jihadistes de Pâques.
Jeudi, la police de l'île d'Asie du Sud a publié les noms et photos de six personnes, trois jeunes hommes et trois jeunes femmes, recherchées dans le cadre de l'enquête avec les attaques suicides qui ont fait 253 morts dimanche.
Hello everyone! I have this morning been FALSELY identified by the Sri Lankan government as one of the ISIS Easter attackers in Sri Lanka. What a thing to wake up to!
— Amara Majeed (@amaramaj) April 25, 2019
Dans la liste figurait une suspecte présentée comme Abdul Cader Fathima Khadhiya, avec la photo d'une femme portant le foulard islamique censée être la personne recherchée.
Mais l'image s'est avérée être celle d'Amara Majeed, une Américaine de confession musulmane dont les parents sont des immigrés sri-lankais et qui avait écrit en 2015 une lettre ouverte au président américain Donald Trump à propos de sa rhétorique sur les musulmans.
«Bonjour tout le monde ! J'ai été ce matin identifiée À TORT par le gouvernement sri-lankais comme l'une des assaillants de Pâques de Daesh au Sri Lanka», a écrit Amara Majeed sur son compte Facebook, en faisant référence à l'organisation jihadiste qui a revendiqué ce carnage.
La police admet son erreur
«Quelle surprise au réveil! Ceci est clairement complètement faux et franchement, étant donné que les communautés musulmanes sont déjà fortement affectées par des problèmes de surveillance, je n'ai pas besoin de davantage de fausses accusations et de surveillance», a-t-elle ajouté.
La police du Sri Lanka a admis sa faute jeudi soir, en confirmant que la photo associée au nom «Abdul Cader Fathima Khadhiya» n'était en effet pas celle de la suspecte en question. La personne nommée est, elle, bien recherchée.
«La personne sur la photo n'est pas recherchée pour interrogatoire», a indiqué un communiqué signé par le porte-parole de la police Ruwan Gunasekera.
Cette gaffe intervient après une spectaculaire révision à la baisse du bilan humain du massacre de dimanche.
Alors qu'elles avaient initialement annoncé que 359 personnes avaient été tuées, les autorités locales ont fait marche arrière et indiqué qu'en réalité les attentats suicides avaient fait plutôt 253 morts. Elles ont justifié ce revirement en expliquant que des corps terriblement mutilés par les explosions avaient été comptés plusieurs fois par erreur.