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Qu’est-ce qui est reproché à Julian Assange ?

Plusieurs faits sont reprochés au cybermilitant australien à la fois au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Suède. [Justin TALLIS / AFP]

Réfugié depuis sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres, Julian Assange été arrêté dans les murs de l'ambassade par la police britannique. Plusieurs faits sont reprochés au cybermilitant qui conteste les poursuites et a d'ores et déjà décidé de s'opposer à son extradition.

Une liberté provisoire bafouée au Royaume-Uni

Le fondateur de Wikileaks a d'abord été arrêté en vertu d’un mandat britannique datant 2012, pour ne pas s’être présenté à un tribunal.

Rapidement après son arrestation, Julian Assange a donc été conduit au tribunal de Westminster, à Londres. L’instance britannique l’a reconnu coupable d'avoir violé les conditions de sa liberté provisoire, un délit passible d'un an de prison au Royaume-Uni.

Les relations avec l’Equateur se sont effet tendues. Depuis octobre 2018, Quito lui impose des règles concernant notamment ses visites et ses communications, sans quoi son asile politique lui serait retiré. C’est maintenant chose faite. Lenin Moreno a en effet dénoncé des atteintes répétées de la part de Julian Assange aux règles régissant ses conditions d'asile dans l'ambassade équatorienne.

Le président équatorien Lenin Moreno a défendu sur Twitter le retrait de l'asile accordé à Julian Assange, une décision présentée comme «souveraine» et prise «après ses violations répétées des conventions internationales et des protocoles de la vie quotidienne». La nationalité équatorienne, qui avait été accordée à M. Assange en 2017, lui a aussi été retirée.

Le président équatorien a néanmoins admis avoir demandé et obtenu des autorités britanniques que Julian Assange ne soit pas extradé vers un pays où il encourrait la peine capitale.

«Piratage informatique» Aux Etats-Unis

Deuxième raison de son arrestation : l'extradition américaine. Julian Assange a été officiellement inculpé par la justice américaine d'association de malfaiteurs en vue de commettre un « piratage informatique », comme l’a révélé ce jeudi le ministère américain de la justice. Pour ce motif, il encoure une peine maximale de cinq ans de prison aux Etats-Unis.

Le fondateur de Wikileaks est à l'origine de la publication en 2010 de 700 000 documents officiels américains issus du département d’Etat (le ministère des affaires étrangères américain) et du Pentagone (le ministère de la défense) sur son le site de son ONG.

Plus précisément, on l’accuse d’avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à ces milliers de documents classés secret-défense ensuite révélés au public.

Alors que son inculpation était censée rester secrète, sous scellé, elle avait été malencontreusement révélé en novembre par des procureurs.

Plainte pour viol en suède

En août 2010, la justice suédoise avait émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Julian Assange, «à des fins d'interrogatoire» dans une affaire d'agression sexuelle. La plainte a finalement été frappée par la prescription en 2015. 

Reclus dans l'ambassade d'Equateur, la Suède a finalement abandonné les poursuites pour viol en mai 2017, faute de pouvoir faire avancer l'enquête. 

Mais à l'annonce de l'arrestation ce jeudi, l'avocate de la plaignante a réclamé la réouverture de l'enquête. Julian Assange encourrait alors six ans de prison en Suède.

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