Les Vingt-Sept ont beau s’être accordés dans la nuit de mercredi à jeudi sur un nouveau report du Brexit au 31 octobre, la perspective d’une sortie brutale de l’Union Européenne du Royaume-Uni, et avec elle le retour des barrières douanières, n’est en rien écartée, bien au contraire.
Raison pour laquelle les amateurs britanniques de vins français se pressent actuellement dans les supermarchés du Nord de la France pour faire le plein de bouteilles de Bordeaux, Bourgogne et plus généralement l’ensemble des vins de garde faisant la richesse de la filière viticole française. Ils y trouvent des produits meilleur marché en raison des très fortes taxes qui s’appliquent au Royaume-Uni.
«Nous restons Britanniques, donc nous n’allons pas nous arrêter de boire !», témoigne l’un d’entre eux. A Coquelles, près de Calais, un magasin bénéficie d’une clientèle quasi exclusivement d’Outre-Manche et affiche ses promotions en anglais et des prix en livre Sterling. Une acheteuse anglaise s’inquiète «d’une possible hausse de taxes ou d’une limitation de la quantité de marchandises autorisées à l’achat», en cas de «no deal».
Cette effervescence inattendue bénéficie en tout cas à l’économie locale. Lorsque le report a été annoncé, on a tous senti un rebond», rapporte Guillaume Pigniez, directeur du magasin «Terre de boissons» au centre commercial Cité Europe de Calais, dernière étape pour les touristes britanniques avant de reprendre le ferry ou le tunnel sous la Manche.
Deuxième client des alcools français derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni a importé pour 1,3 milliard d'euros de vins et spiritueux de France en 2018, selon la Fédération des exportateurs français.