Au terme des élections, un nouveau président de la Commission européenne doit succéder à Jean-Claude Juncker. Retour sur cette élection dans l'élection.
La ComMission européenne, c'est quoi ?
Avec un commissaire pour chaque pays membre, chacun dédié à un domaine de compétences précis (numérique, concurrence, consommation, etc), la Commission forme en quelque sorte le gouvernement de l'Union européenne. C'est à ses vingt-huit «ministres» qu'il revient de proposer des lois - les seuls à pouvoir le faire au sein de l'UE - et de vérifier l'application de celles qui ont déjà été adoptées.
Responsable de l'agenda politique, le président de la Commission figure donc parmi ceux occupant les plus importantes fonctions au sein de l'Union. Il est également en charge de la nomination ou du renvoi des commissaires et est régulièrement amené à représenter l'UE à l'étranger, tel un chef de gouvernement.
Quel rapport avec les élections européennes ?
Chaque élection au Parlement coincïde avec le renouvellement de mandat de la Commission européenne. Depuis 2014, les groupes politiques du Parlement sont encouragés à désigner un chef de file - dans le jargon institutionnel, on appelle ça le «Spitzenkandidat» (en allemand, «tête de liste») - qui deviendra un potentiel candidat à la présidence de la Commission en cas de majorité au Parlement.
En 2014, c'est en leader du parti vainqueur des élections européenne, le Parti populaire européen (PPE), que Jean-Claude Juncker s'est légitimement présenté pour présider l'institution pendant cinq ans.
Comment le président de la commission est-il nommé ?
Dans les faits, c'est surtout le Conseil européen, soit les chefs d’Etats et de gouvernement des pays membres, ajouté à la haute représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, qui ont la main sur le choix du chef de la Commission.
Il reviendra donc à Emmanuel Macron, Angela Merkel, Viktor Orban et leurs homologues, de proposer un nom pour la présidence de la Commission. Lors d'un vote à l'automne, le candidat devra ensuite être élu par Parlement européen, à la majorité de ses membres.
Si le choix des Etats ne satisfait pas les nouveaux députés européens, ils pourront donc le retoquer, et un nouveau candidat sera proposé.
Qui sont les candidats en lice ?
Manfred Weber
L'actuelle première force au Parlement, le Parti populaire européen (PPE), a choisi pour tête de liste l'Allemand Manfred Weber. En tant que chef de la droite européenne, président du groupe depuis 2014, député européen depuis 2004, il représente à la fois les chrétiens-démocrates allemands, le Parti populaire espagnol ou Les Républicains français.
Manfred Weber a d'ailleurs présenté ses priorités lors du lancement de sa campagne, cette semaine, à Bruxelles : le renforcement des frontières de l'Europe, la coordination des programmes de recherches contre les maladies ainsi qu'un Plan Marshall pour l'Afrique.
Pour l'instant, ce modéré de 46 ans, soutenu par la chancelière allemande, Angela Merkel, se place parmi les favoris à la succession de Jean-Claude Juncker.
Frans Timmermans
Pour gagner la présidence de la Commission, les socialistes européens ont choisi leur leader parmi l'une des figures de l'institution : le néerlandais Frans Timmermans. Celui qui assure déjà la vice-présidence de la Commission depuis 2014 doit désormais rassembler, entre autres, le PSOE espagnol, le Parti Démocrate italien, le SPD allemand ou encore le Parti socialiste français.
Lorsqu'il est en campagne, cet ancien ministre des affaires étrangères des Pays-Bas promeut une Europe morale, l'égalité des travailleurs européens et plus de justice sociale.
Ska Keller & Bas Eickhout
Dans un souci de parité, le Groupe des Verts/Alliance libre européenne a sélectionné les ressortissants allemand Ska Keller et néerlandais Bas Eickhout comme candidats à la présidence de la Commission européenne.
Elue au parlement depuis 2009, déjà candidate à la Commission en 2014, Ska Keller figure parmi les personnalités du partie allemand Die Grünen, notamment grâce à sa maitrise des questions migratoires. Avec Bas Eickhout, député néerlandais, leur objectif est de conserver les 52 sièges des écologistes au Parlement en promouvant le verdissement des infrastructures de développement et la promotion des technologies numériques et propres.
Prêt à briguer la présidence, les eurosceptiques des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) ont désigné le tchèque Jan Zahrandil, député européen depuis 2004, un climatospectique issu de la droite conservatrice.
La gauche radicale a également nommé un tandem homme/femme, la slovène Violeta Tomič, très active sur la question LGBT, et le syndicaliste belge Nico Cué pour représenter le Parti de la gauche européenne.