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Japon : le gouvernement annonce lundi le nom de la nouvelle ère impériale

Le futur empereur du Japon, le prince héritier Naruhito, et son épouse, la princesse Masako, s'inclinent devant l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko, le 1er janvier 2019 au Palais impérial de Tokyo [JAPAN POOL VIA JIJI PRESS / JIJI PRESS/AFP/Archives] Le futur empereur du Japon, le prince héritier Naruhito, et son épouse, la princesse Masako, s'inclinent devant l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko, le 1er janvier 2019 au Palais impérial de Tokyo. [JAPAN POOL VIA JIJI PRESS / JIJI PRESS/AFP/Archives]

Evénement historique, le gouvernement japonais annonce ce lundi le nom de la nouvelle ère impériale, celle qui accompagnera le règne de l'empereur Naruhito lorsqu'il succèdera à son père, l'actuel souverain Akihito, le 1er mai.

Vers 11H30 locale (02H30 GMT), le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, apparaîtra devant les journalistes pour divulguer le nom, tenu secret jusqu'au dernier instant.

Si, comme l'a suggéré M. Suga, cela se passe comme la fois précédente, il y a 30 ans, il devrait brandir un «shikishi», sorte de carton précieux rectangulaire, sur lequel seront inscrits les kanjis (idéogrammes) choisis.

Ce jour-là, le 8 janvier 1989, le secrétaire général du gouvernement, Keizo Obuchi, avait révélé le binôme de kanji «heisei» et avait ensuite lu la «Déclaration du Premier ministre (Noboru) Takeshita» explicitant le terme.

L'empereur du Japon Akihito (droite) et le prince héritier Naruhito saluent la foule lors des cérémonies du Nouvel an, à Tokyo le 2 janvier 2019 [JIJI PRESS / JIJI PRESS/AFP/Archives]
L'empereur du Japon Akihito (droite) et le prince héritier Naruhito saluent la foule lors des cérémonies du Nouvel an, à Tokyo le 2 janvier 2019.

«Englobant le souhait que la paix soit accomplie au Japon comme à l'étranger, sur Terre comme aux cieux, il s'agit du nom jugé le plus approprié pour l'époque qui débute avec cette nouvelle ère», disait le texte.

Cette fois, le Premier ministre Shinzo Abe lira lui-même la déclaration justifiant le nom de l'ère à venir, juste après l'annonce du nom. «Elle sera porteuse d'un message à l'adresse des citoyens», a précisé M. Suga.

Secret des dieux

Ce sera la deuxième fois dans l'histoire que le gouvernement décide du nom de l'ère, un fait qui illustre bien l'esprit de la Constitution de 1947, où ce qui concerne la Maison impériale et l'empereur est régi par le gouvernement en place, le souverain n'ayant qu'un rôle de «symbole de l'Etat et de l'unité du peuple».

L'empereur Akihito et l'impératrice Michiko visitent le mausolée de l'empereur Jimmu, à  Kashihara, le 26 mars 2019 [JIJI PRESS / JIJI PRESS/AFP/Archives]
L'empereur Akihito et l'impératrice Michiko visitent le mausolée de l'empereur Jimmu, à Kashihara, le 26 mars 2019.

Un comité de neuf experts, dont les identités ne sont pas rendues publiques, a été mis en place pour réfléchir à huis clos à ce nom qui restera pour l'éternité. Rien n'a filtré sur les dernières propositions en lice que le Premier ministre a présentées vendredi au Prince héritier et futur empereur Naruhito.

Ce dernier n'a aucun avis à émettre et a fortiori aucun pouvoir décisionnel en la matière. Il serait anticonstitutionnel qu'il influence le choix final effectué par l'exécutif, parmi environ cinq possibilités.

Seront entendus en tout dernier ressort lundi les avis des présidents des deux chambres du Parlement, avant une décision finale en conseil des ministres extraordinaire.

Selon les médias, pour éviter toute fuite, ceux qui seront dans le secret des dieux devraient être enfermés dans une pièce des locaux occupés par les services du Premier ministre jusqu'à l'annonce officielle. Ils seront privés de leurs téléphones portables qui pourraient même être enfermés dans des sortes de consignes cages de Faraday, empêchant les signaux de télécommunications de passer.

Rotatives en préchauffage

Les médias sont sur les dents, notamment les journaux, pour sortir une édition spéciale sur cet événement historique qu'est l'annonce de l'ère, un mois avant l'abdication d'Akihito. Ce dernier, âgé de 85 ans, avait signifié en août 2016 son intention de pouvoir se retirer de son vivant.

La loi sur la Maison impériale ne prévoit pas d'abdication. Selon ce texte, révisé en 1947, le décès de l'empereur ouvre la succession.

Dans le cas présent, une législation d'exception permet à Akihito et lui seul d'abdiquer et le gouvernement a décidé que le nom de l'ère serait annoncé un mois avant, un compromis censé satisfaire tout le monde.

Il avait initialement pensé le faire plus tôt afin de faciliter la vie des citoyens, notamment parce que le nom de l'ère est utilisé pour les calendriers, les documents administratifs, les annuités de retraite, les prêts bancaires, mais il s'est heurté à une opposition des nationalistes-traditionalistes qui auraient voulu qu'on attende le moment de l'intronisation.

L'empereur du Japon Akihito (gauche), l'impératrice Michiko, le prince héritier Naruhito et la princesse Masako lors des célébrations du Nouvel an au Palais impérial de Tokyo, le 2 janvier 2019 [Kazuhiro NOGI / AFP/Archives]
L'empereur du Japon Akihito (gauche), l'impératrice Michiko, le prince héritier Naruhito et la princesse Masako lors des célébrations du Nouvel an au Palais impérial de Tokyo, le 2 janvier 2019.

Les fabricants de calendriers sont prêts à lancer lundi les imprimantes pour sortir immédiatement des calendriers exceptionnels portant le nom de la nouvelle ère et débutant le 1er mai 2019.

Ils ont même fait des modèles avec des noms inventés, l'un des plus populaires, mais désormais exclu, étant "ankyu" (tranquillité éternelle), en utilisant un des kanjis du nom du Premier ministre Abe.

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