La psychose règne aux Etats-Unis, où six militants antiracistes, dont cinq Noirs, sont morts dans des circonstances troublantes en cinq ans. Tous ont pour point commun d'avoir joué un rôle actif lors des manifestations antiracistes ayant fait suite à la mort de Michael Brown en 2014 par un policier.
Deux hommes ont été retrouvés carbonisés dans des voitures incendiées, trois autres se seraient suicidés et un sixième a succombé dans un bus à une mystérieuse overdose de fentanyl, la drogue qui tue le plus aux Etats-Unis. Si jusque-ci, la police s'est refusée à établir un lien entre l'ensemble des victimes, la communauté antiraciste américaine a relayé, sur les réseaux sociaux, l'hypothèse d'un ou plusieurs meurtriers choisissant volontairement ses/leurs victimes parmi les activistes défendant la cause des Noirs. Elle soupçonne des suprémacistes blancs ou des sympathisants pro-police.
Une théorie renforcée par les intimidations, harcèlements, menaces de mort, voire, pour certains, tentatives d'assassinat dont se disent victimes plusieurs militants. C'est notamment le cas de Cora Bush, l'une des chefs de file du mouvement, dont une balle tirée sur sa voiture a manqué de peu sa fille en 2014.
Le 9 août 2014, Michael Brown, un Afro-Américain de 18 ans non armé lors des faits, avait été abattu à Ferguson par un policier dans d'obscures circonstances. Sa mort avait entraîné une série d'émeutes dans la région et cristallisé les tensions raciales. Selon des statistiques dont se fait l'écho CBS News, la population noire du comté de Saint-Louis, auquel appartient Ferguson, a trois fois plus de chance que les Blancs d'être pauvre. L'espérance de vie dans certains quartiers de la ville atteindrait chez les Noirs les 60 ans, 56 ans même à Kinloch, contre 80 ans pour les Blancs.