Le chef du commando, dont les membres auraient assassiné le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, aurait demandé en juin dernier une prime de performance.
Selon les informations du New York Times, ce commando, baptisé «groupe d’intervention rapide», serait impliqué dans au moins d’une douzaine d’opérations clandestines depuis 2017, dont l’assassinat de Jamal Khashoggi.
Surveillance, enlèvement, torture
Ce groupe aurait notamment été chargé de «la surveillance, l’enlèvement, la détention et la torture de citoyens saoudiens», écrit le journal, citant des responsables américains ayant eu accès des documents des services de renseignement. Des missions de rapatriement forcé sont également évoquées.
Face au nombre important de ces opérations secrètes, le chef du commando aurait demandé en juin dernier à l’un des principaux conseillers du prince héritier, Mohammed ben Salmane, si ce dernier pouvait accorder à l’équipe des «primes de performance» à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, la célébration manquant la fin du Ramadan.
Jamal Khashoggi, critique du régime saoudien qui collaborait notamment avec le Washington Post, a été torturé puis assassiné le 2 octobre dernier à Istanbul, par des agents saoudiens. L’affaire a eu un retentissement dans le monde entier.
Après avoir longtemps nié la mort de Jamal Khashoggi, Ryad avait finalement expliqué que le journaliste avait été tué lors d’une «opération hors de contrôle» de l’Etat, supervisée par deux hauts responsables, qui ont depuis été destitués. Alors que plusieurs voix soupçonnent le prince héritier d’avoir lui-même commandité l’opération, l’Etat affirme que MBS n'est en aucun cas lié à cette affaire.
Onze suspects sont accusés de l’assassinat du journaliste. Le procureur général saoudien a requis la peine de mort à l’encontre de cinq d’entre eux.