Chelsea Manning, l'ex-analyste du renseignement américain qui avait fait fuiter des milliers de documents classés secret-défense, a été placée en détention vendredi 8 mars à cause d'un refus de témoigner dans le cadre d'une enquête sur WikiLeaks.
La jeune femme de 31 ans a refusé de répondre aux questions d'un grand jury supervisant une enquête portant sur l'organisation fondée par Julian Assange. «Je vous déclare coupable d'entrave à la bonne marche de la justice», a déclaré le juge fédéral Claude Hilton, après avoir convoqué Chelsea Manning devant son tribunal en banlieue de Washington.
En 2010, le soldat Manning, alors prénommé Bradley, avait fait fuiter plus de 700.000 documents confidentiels liés aux guerres d'Irak et d'Afghanistan, dont plus de 250.000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les États-Unis dans l'embarras. L'ex-analyste du renseignement avait purgé sept ans de prison sur les trente-cinq de sa condamnation, ayant bénéficié d'une commutation de peine octroyée par l'ancien président Barack Obama.
La détenue, considérée comme un symbole de la lutte contre les secrets des gouvernements mais également icône des personnes transgenres, avait publié jeudi un communiqué dans lequel elle exprimait sa crainte de retourner en prison. «Le tribunal va peut-être conclure que je suis responsable d'entrave à la bonne marche de la justice et me renvoyer en prison», écrivait-elle la veille de la décision du juge.
Elle sera écrouée tant qu'elle ne reviendra pas sur sa décision ou jusqu'à ce que le grand jury soit dissous.