Au moins 70 personnes sont mortes au Bangladesh dans un gigantesque incendie qui a ravagé des immeubles d'habitation de Dacca, où étaient entreposés illégalement des produits chimiques.
Les flammes se sont abattues vers 22H40 (16H40 GMT) mercredi soir sur des ruelles affairées du quartier de Chawkbazar, l'une des parties les plus anciennes et densément peuplées de la capitale. La présence de substances chimiques dans des immeubles résidentiels a rendu l'incendie particulièrement violent et permis sa propagation à toute vitesse.
Selon un dernier bilan, au moins 70 personnes ont péri et 55 autres ont été blessées, dont dix dans un état critique.
D'après les pompiers, le feu pourrait être parti d'une bonbonne de gaz dans un immeuble avant de s'étendre en un clin d'oeil aux bâtiments adjacents au contact de stocks de substances chimiques. Ces dernières, destinées à la fabrication de produits domestiques comme des déodorants, étaient illégalement entreposées au milieu d'appartements habités.
«Les explosions étaient si fortes que c'était comme une guerre. Les barils chimiques explosaient dans les étages supérieurs et des boules de feu tombaient dans les rues. J'ai vu des corps qui brûlaient partout sur la route», a raconté à l'AFP Haji Mohammad Salahuddin, un habitant du voisinage, grièvement blessé.
Des scènes d'horreur et de désolation
Le feu a été tellement violent que les pompiers ont mis plus de douze heures pour l'éteindre, ralentis par les difficultés d'accès au lieu du sinistre et le manque de réserves d'eau.
Les flammes ont laissé place jeudi à des scènes d'horreur et de désolation. Les restes calcinés de véhicules gisent sur la route. Des centaines de bombes de déodorant, soufflées par les détonations, sont éparpillées par terre.
Des centaines de personnes se sont précipitées à l'hôpital à la recherche de leurs proches disparus, mais les cadavres sont souvent si brûlés qu'ils sont méconnaissables. «J'ai vu le corps carbonisé d'une femme qui tenait sa fille dans ses bras lorsque leur rickshaw a pris feu», a décrit un témoin
Au Bangladesh, pays le plus pauvre d'Asie, les incendies et effondrements de bâtiments sont fréquents. En avril 2013, l'atelier de confection Rana Plaza s'était effondré comme un château de carte, tuant au moins 1.138 ouvriers. Ce drame avait soulevé un émoi planétaire, notamment sur les conditions de travail des ouvriers du textile.