La Cour pénale internationale (CPI) a libéré sous conditions vendredi l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté il y a plus de deux semaines de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 lors de violences post-électorales en Côte d'Ivoire.
«La Chambre d'appel a décidé à l'unanimité l'ajout d'un ensemble de conditions qui assortissent la mise en liberté» de Laurent Gbagbo, dont l'obligation de résider dans un Etat membre de la CPI en attendant un éventuel procès en appel, a déclaré le juge président de la CPI, Chile Eboe-Osuji.
La CPI avait suspendu mercredi 16 janvier au soir la remise en liberté de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, après un nouvel appel déposé par le procureur.
L'homme de 73 ans devait ainsi «rester sous la garde la CPI» jusqu'à ce que l'appel du parquet contre sa libération soit entendu.
Un peu plus tôt dans la journée, les juges de la CPI avaient ordonné la remise en liberté de Laurent Gbagbo, qui avait été acquitté la veille de crimes contre l'humanité.
En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Plus de 3.000 personnes avaient été tuées pendant cette période. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
La plupart des tentatives de la Cour de juger des personnalités politiques de haut rang – presque toutes en Afrique – s'étaient soldées par des échecs ou des acquittements.