L'achat de followers ou d'abonnés sur les réseaux sociaux est un sujet tabou. Pourtant la justice américaine a décidé de mettre une fin à ce business qui aurait rapporté 15 millions de dollars aux entreprises proposant ce service entre 2015 et 2017.
Un accord à l'amiable a été signé avec plusieurs entreprises majeures dans ce secteur, toutes détenues par un certain German Calas, a annoncé ce mercredi le bureau de la procureure de New York, Letitia James. Ainsi, elles s'engagent à ne plus recommencer leur activité. «C'est la première fois qu'un organisme chargé de faire respecter la loi pose comme illégal le fait de vendre du faux engagement sur les réseaux sociaux», a déclaré par la suite Letitia James.
Avant cet accord, les entreprises comme Devumi vendaient des «paquets d'abonnés» pouvant atteindre 500 000 followers sur Twitter pour près de 4 000 dollars.
Ce problème avait d'ailleurs beaucoup fait parler au moment de l'élection présidentielle de 2012 aux États-Unis. En effet, Mitt Romney, candidat républicain face à Barack Obama, avait gagné plus de 110 000 followers d'un seul coup sur Twitter, soit 17% d'augmentation. Un quart de ces nouveaux abonnés avaient créé leur profil 4 jours auparavant. Difficile cependant de savoir avec précision qui avait financé l'opération, car n'importe qui peut acheter des followers pour le compte qui lui plaît.
Un investissement pour les influenceurs
Mais au-delà de la simple popularité, il s'agit surtout d'un investissement pour les influenceurs. Car les placements de produits sur une vidéo Youtube, un post Instagram ou un tweet peuvent être très lucratifs si leur nombre d'abonnés dépasse les centaines de milliers.
Ainsi, un compte Twitter suivi par plus d'un million de personnes peut récolter 20 000 euros à l'aide de la publicité. Cela reste cependant risqué : YouTube explique par exemple vérifier régulièrement les comptes populaires. Si la plateforme détecte une fraude au niveau des abonnés ou du nombre de vues, elle supprime le contenu et la chaîne en question.