Madame la députée. C’est ainsi que les collègues de Markus Ganserer, élu écologiste au Parlement régional de Bavière, sont désormais priés de s’adresser.
Après son «coming-out» il y a quelques semaines sur les réseaux sociaux, la quadragénaire, a fait le choix d’assumer son mandat en tant que Tessa Ganserer, femme transgenre. Sur son compte Facebook, elle l'a clamé haut et fort : «Je suis une femme dans toutes les fibres de mon corps et maintenant aussi Madame la députée régionale».
Une première dans le monde politique allemand : jamais une personne trans n’avait siégé dans une institution politique du pays. Son exemple n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui de la candidate démocrate Christine Hallquist, qui a récemment échoué à devenir la première femme transgenre gouverneure d'un Etat américain, celui du Vermont.
Dans la très conservatrice et catholique région de Bavière, la députée a d'ailleurs pu bénéficier du solide soutien de la présidente du Parlement, Ilse Aigner, issue de l'Union chrétienne-sociale (CSU).
Lors de la première séance plénière de l'année, qui s'ouvre le 23 janvier, la responsable écologiste, élue pour la première fois en 2013 et réélue lors des élections régionales en octobre, sera donc enregistrée en tant que femme.
L'Allemagne fait figure de pionnier en Europe en matière de droits LGBT. Après avoir légalisé le mariage homosexuel en 2017, le Bundestag a voté le le mois dernier une loi instituant un troisième sexe : sur les documents administratifs peuvent ainsi figurer les catégories «masculin», «féminin» mais aussi «divers».