La police congolaise a dispersé samedi les partisans de Martin Fayulu réunis devant sa résidence et près de la Cour Constitutionnelle à Kinshasa, où l'opposant doit déposer un recours contre le résultat de la présidentielle du 30 décembre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelque 150 supporteurs de M. Fayulu, arrivé deuxième de l'élection présidentielle avec 34,8% des voix, contre 38,57% au vainqueur, l'autre opposant Félix Tshisekedi, étaient rassemblés depuis 09H00 locales (08H00 GMT) dans le calme à proximité du palais de justice et de la Cour constitutionnelle. La police, qui les avait d'abord laissés s'installer, les a ensuite chargés à coup de bâtons. Cette petite foule s'est dispersée dans les rues alentour et la police a déplacé des barrières pour agrandir le périmètre de sécurité.
«On a reçu l'ordre de ne pas laisser passer les sympathisants» de M. Fayulu qui sera, lui, autorisé à se rendre à la Cour constitutionnelle avec une petite délégation, a indiqué à l'AFP une source policière.
Les forces de sécurité ont également dispersé des sympathisants de M. Fayulu devant sa résidence, un hôtel situé à mi-chemin entre le palais présidentiel et la résidence du président Joseph Kabila, a affirmé l'équipe du candidat. M. Fayulu attend le feu vert de ses avocats avant de se rendre à la Cour située à environ un kilomètre dans le même quartier résidentiel de la Gombe. Il devra s'y rendre en voiture et non à pied, lui ont indiqué les autorités.
M. Fayulu revendique la victoire avec 61% des suffrages. Il accuse le président Kabila, qui n'était pas autorisé à se présenter par la Constitution et dont le candidat Emmanuel Ramazani Shadary a fini troisième (23%), d'avoir orchestré un "putsch électoral" avec M. Tshisekedi, «totalement complice». Les alliés de M. Kabila ont remporté la majorité des sièges à l'Assemblée nationale lors de l'élection législative disputée le même jour, selon un premier décompte de l'AFP à partir des résultats de la Commission électorale.
«Une majorité écrasante», précise à l'AFP un conseiller du président Kabila, qui promet des chiffres plus précis dans la journée.
La Cour constitutionnelle dispose de huit jours ouvrables pour étudier le recours de M. Fayulu. Le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, a indiqué dans la nuit que l'investiture de M. Tshisekedi «interviendra(it) le 22 janvier».