L'émissaire de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths est arrivé samedi dans la capitale Sanaa pour des discussions avec les chefs rebelles en vue de consolider la trêve dans le port stratégique de Hodeida, selon un photographe de l'AFP.
Il doit se rendre ensuite dans la capitale saoudienne Ryad pour rencontrer le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil en Arabie saoudite voisine, et d'autres responsables.
Sanaa est aux mains des rebelles Houthis. M. Griffiths doit avoir discussions avec des responsables Houthis et avec Patrick Cammaert, chef des observateurs de l'ONU au Yémen, qui préside le comité mixte (rebelles-gouvernement) chargé notamment de mettre en oeuvre la trêve à Hodeida (ouest), selon l'ONU.
L'ONU espère réunir toutes les parties d'ici la fin du mois de janvier, peut-être au Koweït, pour un suivi des avancées obtenues lors de pourparlers à Stockholm en décembre, ont fait savoir des diplomates.
Les consultations inter-yéménites en Suède ont permis d'aboutir à un cessez-le-feu entré en vigueur le 18 décembre à Hodeida (ouest), et à la décision d'un retrait des combattants de la ville et de son port, crucial pour l'acheminement de l'aide humanitaire.
Les ports d'Al-Salif et de Ras Issa, dans la province de Hodeida, sont aussi concernés par des mesures de cessation des hostilités et d'évacuation de combattants.
Selon l'ONU, l'arrêt des hostilités à Hodeida continue de tenir.
Mais les accusations réciproques d'une violation de la trêve se poursuivent. Dans une lettre adressée à l'ONU, le gouvernement yéménite a accusé les Houthis d'avoir enfreint l'accord de cessez-le-feu à Hodeida, tandis que les rebelles ont accusé la coalition menée par les Saoudiens d'avoir mené des vols à basse altitude au-dessus de la ville.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait entendre un rapport de M. Griffiths la semaine prochaine.
Le conflit au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, a provoqué la pire crise humanitaire au monde et jusqu'à 20 millions de personnes sont «en situation d'insécurité alimentaire» selon l'ONU. Il a fait au moins 10.000 morts depuis mars 2015.
L'Arabie saoudite sunnite a pris la tête en mars 2015 d'une coalition militaire pour aider le pouvoir yéménite à stopper une offensive des rebelles qui se sont emparés de vastes régions du pays dont Sanaa.