Lundi, à Kasserine en Tunisie, Abderrazak Zorgui, caméraman pour une chaîne de télévision privée tunisienne, s'est immolé par le feu, pour protester contre le chômage qui gangrène cette région du centre-ouest du pays.
S'adressant aux «chômeurs de Kasserine, ceux qui n'ont pas de source de revenu, qui ont le ventre creux», le journaliste a appelé à prendre prétexte de son sacrifice pour «descendre dans la rue, brûler des pneus, et casser».
«Nous allons faire une révolution, et quiconque voudra me rejoindre et me soutenir est le bienvenu. Je vais manifester seul et je vais m’immoler. Et que Dieu vienne en aide à quiconque essaiera de m’arrêter», a averti Abderrazak Zorgui dans une vidéo poignante, publiée sur sa page Facebook.
Des heurts éclatent en Tunisie
«Pendant 8 ans j’ai tenté de trouver un travail mais année après année, rien n’a marché. Tout n’est que mensonge. Je ne suis lié à aucun parti politique…», a-t-il ajouté.
«Je ne vais attendre ni janvier, ni février, ni mars. A quoi bon ? Il ne me reste que 20 minutes, après quoi je vais m'asperger d'essence et m'immoler. Pourvu que l'Etat daigne penser à Kasserine», a-t-il averti, avant de mettre ses menaces à exécution.
Après son geste fatal, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
Le 17 décembre 2010, l'immolation en Tunisie d'un marchant ambulant, Mohamed Bouazizi, avait déclenché le printemps arabe.