Le président américain Donald Trump envisagerait, au nom de la sécurité nationale, d’interdire aux entreprises américaines d’acheter et d’utiliser des équipements fabriqués par les géants des télécoms chinois Huawei et ZTE.
Un décret présidentiel en ce sens, à l’étude depuis près de huit mois, pourrait être promulgué dès le mois de janvier, rapporte la presse américaine, citant l'agence Reuters. L’administration américaine évoquerait une décision «d’urgence nationale». Et pour cause : les opérateurs de télécoms américains recherchent actuellement des partenaires pour préparer l'arrivée de la 5G.
Accusés de cyberespionnage
Dans les faits, ce décret ne citerait pas nommément Huawei et ZTE. Mais les responsables du département du Commerce auraient pour consigne d’interpréter ce décret comme visant les deux entreprises chinoises.
Les Etats-Unis mènent depuis plusieurs mois une lutte contre Huawei et ZTE. Les autorités américaines soupçonnent les deux groupes d’être liés au gouvernement chinois et de se livrer, par l’intermédiaire de leurs équipements, à du cyberespionnage. Des accusations, plusieurs fois démenties par les deux entreprises.
L’administration de Donald Trump a déjà mené plusieurs batailles contre Huawei et ZTE. En août, elle interdisait ainsi au gouvernement d’utiliser les équipements des deux sociétés. Et le 1er décembre, la directrice financière de Huawei, Meng Whanzhou, avait été arrêtée au Canada sur demande des autorités américaines. Libérée sous caution, elle devrait être extradée vers les Etats-Unis dans les prochains mois. Washington l'accuse de complicité de fraude en vue de contourner les sanctions contre l'Iran.
Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à soupçonner les deux entreprises chinoises. Le 17 décembre dernier, l’Agence tchèque de cyber-sécurité affirmait dans un rapport que l’utilisation de logiciels et de matériel de Huawei et ZTE pourraient constituer une «menace» pour le pays. Pour l’heure, la République tchèque n’a pas encore pris de mesures contre les deux sociétés.
Fin août, le gouvernement australien avait quant à lui interdit aux deux entreprises de vendre des équipements 5G sur l’ensemble du territoire.