La revue scientifique The Lancet s'est récemment fait écho de la naissance du premier bébé conçu à partir d'un utérus transplanté chez une femme infertile à partir d'une donneuse morte.
«Le recours à des donneurs décédés pourrait élargir considérablement l'accès à ce traitement, nos résultats apportent la preuve que cela peut fonctionner, pour offrir une nouvelle option aux femmes frappées par une infertilité d'origine utérine», s'est satisfait le docteur Dani Ejzenberg, qui a dirigé l'étude à l'Hôpital universitaire de São Paulo.
Cette avancée médicale a pu commencer en septembre 2016 avec la greffe d'un utérus prélevé sur une femme de 45 ans, morte d'un AVC, sur une femme de 32 ans née sans utérus. L'intervention chirurgicale a duré 10h30.
Alors qu'elle suivait un lourd traitement immunosuppresseur afin d'éviter de rejeter le greffon, la patiente a eu ses premières règles cinq mois après sa greffe. Soixante jours plus tard, sa grossesse était rendue possible grâce à une FIV. L'enfant est finalement né en bonne santé et pesait 2,5 kilo à la naissance. L'utérus greffé a lui été retiré de manière à ce que la maman cesse de suivre le lourd traitement immunosuppresseur.
Cette grande première offre de vraies perspectives pour le corps médical. «Cette démonstration réussie présente plusieurs avantages par rapport à la greffe à partir de donneur vivant : elle s'appuie sur un réservoir de donneurs potentiels plus vaste, coûte moins cher et évite les risques pour le donneur vivant», a indiqué le Dr Srdjan Saso, du département obstétrique de l'Imperial College de Londres.