Le président américain Donald Trump est venu rendre un bref hommage lundi soir à son prédécesseur républicain George Herbert Walker Bush, dont le cercueil, drapé des couleurs américaines, est exposé pour un hommage public solennel au Capitole, à Washington.
En silence, les visages graves, Donald Trump et son épouse Melania sont entrés dans la rotonde dans la soirée. Recueilli devant le cercueil, le président américain a fait un salut militaire, puis le couple est reparti.
Le républicain George H. W. Bush avait fait savoir qu'il n'avait pas voté pour Donald Trump en 2016. Mais l'actuel occupant de la Maison Blanche a tenu à lui rendre tous les honneurs, notamment en déployant le Boeing 747 présidentiel pour ramener sa dépouille à Washington lundi.
«George H.W. Bush a mené une vie qui incarne ce que l'Amérique a vraiment d'extraordinaire», a écrit Donald Trump à propos du 41e président des Etats-Unis, décédé vendredi à Houston, au Texas, à l'âge de 94 ans.
«Résolu pendant la guerre, le président Bush avait été magnanime en temps de paix», a poursuivi le milliardaire républicain.
Son vice-président Mike Pence avait assisté plus tôt dans l'après-midi à la grande cérémonie officielle organisée au Capitole.
Au coucher du soleil, la dépouille de George H.W. Bush, attendue par son fils et 43e président des Etats-Unis, George W. Bush, et ses proches, la main sur le coeur, a passé les portes de l'imposant siège du Congrès, où il avait commencé sa longue carrière politique dans les années 1960.
Accompagnée par une garde d'honneur militaire, son entrée a été précédée par une salve de 21 coups d'artillerie.
Après la cérémonie, les portes ont été ouvertes au grand public. Une garde d'honneur veillera pendant un peu plus de 37 heures, jour et nuit.
A 56 ans, Kim Frinzell se souvient qu'elle n'avait pas voté pour George H.W. Bush en 1988. Mais en visite depuis la Californie, cette employée gouvernementale n'a pas hésité à faire la queue pour lui rendre hommage.
«Le fait qu'il ait pu traverser les lignes partisane et le faire avec tant de grâce, surtout après sa présidence, m'inspire vraiment. C'est une leçon que le gouvernement» de Donald Trump «pourrait certainement tirer», confie-t-elle.
Attendant son tour dehors, Peter Opitz, un étudiant de 18 ans, souligne lui qu'il n'était pas né quand George H.W. Bush était au pouvoir, et qu'il ne partage pas les opinions du parti républicain.
Mais il a tenu à venir. «Il me semble important que les progressistes, les républicains, tout le monde se rassemble pour rendre hommage à cet homme qui a servi son pays». Un président «honorable qui s'est vraiment battu pour que la politique reste courtoise», explique-t-il à l'AFP.
Trump aux funérailles
Mercredi, journée de deuil national, Donald Trump se rendra aux funérailles dans la cathédrale nationale à Washington.
L'ancien président démocrate Bill Clinton et son épouse Hillary, George W. et Laura Bush ainsi que Barack et Michelle Obama devraient être présents, mais la liste officielle des invités n'a pas encore été dévoilée.
Berlin a annoncé que la chancelière allemande Angela Merkel se rendrait aux funérailles.
L'ancien Premier ministre canadien, Brian Mulroney, prononcera un éloge funèbre, selon des médias américains.
Puis ce sera le retour chez lui, au Texas.
Après un autre office funéraire en l'église épiscopalienne de St. Martin à Houston, un train emmènera le cercueil sur le campus de l'université A&M du Texas, où se trouve la bibliothèque présidentielle George Bush, derrière laquelle il sera enterré aux côtés de Barbara, son épouse décédée en avril, et de Robin, leur fille morte d'une leucémie à trois ans.
Le nonagénaire souffrait d'une forme de la maladie de Parkinson.
Ses dernières paroles vendredi ont été pour son fils aîné George W. Bush au téléphone. «Je t'aime papa, on se verra au paradis», lui aurait-il dit, selon le récit de son meilleur ami James Baker, qui fut notamment son secrétaire d'Etat. «Je t'aime aussi», a répondu le père, avant de s'éteindre.
Guerre du Golfe
George H.W. Bush avait essuyé un grand échec dans sa vie de président en perdant sa réélection face au démocrate Bill Clinton, en 1992.
Mais ses amis insistent depuis son décès sur son bilan en matière de politique étrangère.
En quatre ans de mandat (janvier 1989-janvier 1993), le président Bush a vécu la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique. Il a aussi négocié l'Accord de libre-échange nord-américain et deux traités de réduction des armes nucléaires.
Il a en outre repoussé les forces irakiennes de Saddam Hussein du Koweït en 1990, tout en refusant d'aller jusqu'à Bagdad pour renverser le dictateur.
Cette guerre reste dans la mémoire des Américains comme la dernière gagnée par les Etats-Unis.