D'après un article du Washington Post publié lundi 19 novembre, Ivanka Trump, fille et conseillère du président américain, a utilisé son adresse e-mail personnelle pour discuter d'affaires gouvernementales. Un acte qui viole les règles fédérales américaines.
Cette découverte a été faite par les responsables de la déontologie à la Maison Blanche, a précisé le quotidien américain. Ils ont remarqué que, pendant «presque toute l'année 2017», l'intéressée avait utilisé sa messagerie personnelle pour envoyer et transférer «des centaines d'e-mails» portant sur l'activité du gouvernement à des collaborateurs de la Maison Blanche, des représentants du Cabinet (la réunion des membres les plus importants du gouvernement américain) ou à ses assistants.
Ivanka Trump plaide la méconnaissance des règles
Peter Mirijanian, un porte-parole de l'avocat d'Ivanka Trump, a reconnu que celle-ci a utilisé «occasionnellement» son adresse e-mail personnelle. Selon le Washington Post, la fille de Donald Trump a expliqué qu'elle n'était pas au courant des règles fédérales à suivre, notamment du Presidential Records Act, qui exige que toute la correspondance liée aux activités personnelles et politiques du président soit conservée et archivée.
Dès qu'Ivanka Trump a été mise au courant de ces obligations réglementaires, celle-ci affirme avoir arrêté d'utiliser sa messagerie personnelle. De plus, d'après Peter Mirijanian, tous les e-mails liés à des affaires gouvernementales ont été mis à disposition il y a plusieurs mois et aucun ne contenait d'information classée secrète.
Hillary Clinton avait subi les foudres de donald Trump en 2016 pour les mêmes pratiques
Ironie du sort pour Donald Trump, c'est pour le même genre d'affaire qu'il avait violemment attaqué son opposante démocrate Hillary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016. Lorsqu'elle occupait le poste de secrétaire d'Etat sous la présidence de Barack Obama (2009-2013), l'épouse de l'ex-président Bill Clinton avait utilisé un serveur privé de messagerie électronique pour envoyer des e-mails traitant de dossiers gouvernementaux.
Le magnat de l'immobilier et ex-star de téléréalité n'avait pas hésité à parler de cette affaire comme du «plus grand scandale politique depuis le Watergate». Pendant la campagne présidentielle de 2016, les partisans de Donald Trump scandaient régulièrement «Enfermez-la!» lors de ses meetings, pour signifier leur volonté de voir Hillary Clinton en prison. Après enquête, le FBI n'avait pas retenu de chefs d'accusation contre la démocrate.
Pas la première affaire de ce type pour le camp Trump
C'est loin d'être la première fois que des membres de l'équipe du président américain se font prendre pour ce genre de pratiques. En septembre 2017, le New York Times a révélé que six conseillers de Donald Trump utilisaient «occasionnellement» des adresses e-mail personnelles pour discuter de sujets en lien avec la Maison Blanche. Parmi eux, Ivanka Trump déjà, mais aussi Stephen Bannon, ancien conseiller stratégique du président, ou encore Reince Priebus, chef de cabinet.
Juste avant la parution de cette information, l'avocat de Jared Kushner, mari d'Ivanka Trump, avait reconnu que son client avait fait de même lors des sept premiers mois de la présidence de Donald Trump.