Les secours tentaient jeudi d'identifier les victimes des incendies qui ont fait au moins cinquante-neuf morts en Californie grâce à des échantillons d'ADN fournis par des proches alors qu'environ 300 personnes sont toujours portées disparues.
Dans le même temps, les autorités locales poursuivaient leurs recherches des victimes du «Camp Fire», l'incendie le plus meurtrier de l'histoire de cet Etat de l'ouest américain qui a tué au moins cinquante-six personnes au nord de la capitale Sacramento. «Nous pensons en avoir identifié quarante-sept, mais nous attendons une confirmation ADN», a expliqué le shérif du comté de Butte, Kory Honea, lors d'une conférence de presse mercredi soir.
Des centaines de personnes mobilisées
Du matériel de pointe permettant des analyses ADN ultra-rapides devait être sur place jeudi matin et «tous ceux qui pensent qu'un membre de leur famille a péri peuvent venir nous fournir un échantillon d'ADN», a-t-il ajouté. Les secours se concentrent sur la petite ville de Paradise, prisée des retraités et presque entièrement détruite par l'incendie.
Les effectifs des secours consacrés aux recherches ont été presque doublés et à présent 461 personnes, aidées de vingt-deux chiens spécialisés dans la recherche de restes humains, sont déployées sur le terrain, se rendant de maison en maison dans la ville dévastée. «Notre mission est de trouver les victimes de cet incendie, les récupérer et les identifier pour informer leurs proches et leur donner des réponses», a indiqué le responsable des enquêtes au sein de la police du comté de Butte, Steve Collins, cité par CNN.
Les policiers ont également réussi à localiser plus de 200 personnes qu'ils croyaient manquantes, s'est félicité le shérif. Mercredi soir, quelque 300 personnes restaient toutefois portées disparues, surtout des personnes âgées originaires de Paradise, selon une liste publiée par la police.
Des problèmes sanitaires dans les centres d'hébergement
Le feu, qui s'est déclaré jeudi dernier, a brûlé près de 56.650 hectares, et les fumées ont atteint Sacramento, à 130 km au sud de Paradise. «Nous sommes au milieu d'une catastrophe», a déclaré le gouverneur démocrate de l'Etat, Jerry Brown, alors que plus de 50.000 personnes ont été évacuées à cause de l'incendie qui fait toujours rage.
A Chico, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Paradise, un campement de fortune d'une centaine de tentes s'est formé sur le parking d'un supermarché. En marge du campement se trouve une aire de distribution gratuite de nourriture, d'eau, de masques et d'articles d'hygiène. Il y a aussi un tableau blanc pour noter les noms des personnes portées disparues, qui s'ajouteront ensuite à la liste officielle.
Plusieurs centres d'hébergement d'urgence sont pleins et la promiscuité provoque des problèmes sanitaires, selon les autorités locales citées par le quotidien Sacramento Bee. Dans un refuge de Chico, qui accueille 170 évacués, entre quinze à vingt personnes ont été victimes d'un norovirus, qui cause vomissements et diarrhées, a indiqué Lisa Almaguer, porte-parole du département de santé publique du comté.
A plusieurs centaines de kilomètres au sud, près de Los Angeles, le «Woolsey Fire» a lui ravagé près de 40.000 hectares et fait au moins trois morts. Le feu s'est déclaré jeudi dernier près de Thousand Oaks. L'incendie s'est rapidement propagé et a atteint la célèbre station balnéaire de Malibu, à l'ouest de Los Angeles, où l'ordre d'évacuation a été levé mercredi dans certaines zones.
L'origine des deux incendies n'a pas encore été identifiée mais plusieurs victimes du «Camp Fire» ont porté plainte contre le fournisseur local d'électricité Pacific Gas & Electric (PG&E), affirmant que des étincelles sur une ligne à haute tension ont déclenché le brasier. Depuis un an, la Californie a connu plusieurs incendies majeurs, qui ont fait, au total, près de 100 morts, et brûlé des centaines de milliers d'hectares. La sécheresse sévit depuis plusieurs années sur ce grand Etat de l'ouest des Etats-Unis.