Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt s'est dit jeudi «optimiste» quant à la conclusion d'un accord sur le Brexit, tout en jugeant improbable une percée rapide.
Au terme d'un discours à Paris visant à apaiser les tensions avec la France autour de la prochaine sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le ministre britannique a été interrogé sur la possibilité de conclure un accord dans la semaine à venir.
«Sept jours, ça paraît un peu juste. Je suis optimiste sur la conclusion d'un accord sur le Brexit mais je ne m'avancerais pas sur un calendrier précis», a-t-il répondu, lors d'une allocution à l'ambassade de Grande-Bretagne.
Les négociateurs ont mis les bouchées doubles dans l'espoir de boucler un accord pouvant être approuvé lors d'un sommet extraordinaire en novembre, mais cette perspective s'éloigne.
«Du travail reste nécessaire», a estimé mercredi le négociateur européen Michel Barnier, jugeant insuffisantes les avancées avec Londres.
Dans une visible entreprise de séduction, Jeremy Hunt a vanté - dans un français parfait - les «liens d'amitié et de commerce» et «les histoires entrelacées» entre la Grande-Bretagne et la France.
«Nous ne cherchons pas (...) à avoir le beurre et l'argent du beurre», a-t-il lancé, alors que Paris insiste depuis le début des négociations pour que le Royaume-Uni ne tire pas avantage de sa sortie de l'UE.
Cette ligne de fermeté plusieurs fois rappelée par le président Emmanuel Macron, a suscité des tensions avec Londres.
Début octobre, Jeremy Hunt avait fait polémique en accusant l'Union européenne de chercher à "punir" le Royaume-Uni pour avoir décidé de la quitter, établissant un parallèle avec l'Union soviétique qui tentait d'empêcher ses citoyens de partir.
Il a adouci le ton jeudi, se disant «absolument certain que la France souhaite parvenir à un accord». «Ne pas obtenir d'accord n'est dans l'intérêt de personne», a-t-il insisté.
Le Royaume-Uni quittera l'UE, son marché unique et son union douanière le 29 mars 2019, et les 27 veulent éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et la province d'Irlande du Nord, partie intégrante du Royaume-Uni, afin de préserver les Accords de paix de 1998.
Le sujet sera au menu des discussions entre le président Macron et le Premier ministre britannique Theresa May, qui se retrouveront vendredi dans le nord de la France pour une cérémonie marquant la fin de la Première guerre mondiale.
Londres -comme Paris- souhaite préserver la relation bilatérale en dépit des épineuses négociations autour du Brexit.
Le Royaume-Uni et la France sont les deux principales puissances militaires du continent et ses deuxième et troisième économies, derrière l'Allemagne.