Les révélations, plus sordides les unes que les autres, se succèdent dans l'affaire Jamal Khashoggi. Le quotidien britannique The Mirror affirme ce mardi que des doigts du journaliste auraient été envoyés à Mohammed ben Salmane, comme preuve de son assassinat.
Les bouts de doigts du dissident auraient fait le voyage Ankara-Ryad à bord d'un avion privé. L'information n'a bien entendu pas été confirmée par l'Arabie saoudite, dont l'ouverture du forum économique international, ce mardi, a été boycottée par de nombreux chefs d'Etat, diplomates et autres dirigeants économiques.
Fragilisée par cette affaire, plongée dans «une crise» selon son propre ministre de l'Energie, l'Arabie saoudite a promis d'établir la lumière sur la disparition de Jamal Khashoggi dont elle n'a reconnu la mort dans son consulat de Turquie que samedi.
Face à l'absence d'explications claires, de nombreuses rumeurs et autres théories fleurissent ici et là, notamment à propos du mode opératoire utilisé par le commando des 15 Saoudiens pour ôter la vie du journaliste. Un chroniqueur proche du pouvoir indiquait récemment au quotidien Hürriyet que Khashoggi avait été tué par strangulation avant d'être démembré.
Mais la principale question concerne l'implication présumée du prince hériter Mohammed ben Salmane. Le journal turc Yeni Safak rapporte que le chef du commando a appelé à quatre reprises Bader al-Asaker, le directeur de cabinet de MBS, une fois le meurtre survenu.
Lundi, un véhicule diplomatique saoudien a été retrouvé abandonné dans un parking souterrain d'Istanbul. L'Arabie saoudite n'a pas autorisé les Turcs à procéder à sa fouille comme si elle cherchait à dissimuler d'éventuelles preuves permettant à l'enquête de progresser.