Les Vénézuéliens qui cherchent à échapper aux difficultés de leur pays se heurtent maintenant à une autre contrainte. Ils devront se procurer obligatoirement la cryptomonnaie nationale, le Petro, pour payer leurs passeports.
Faire un passeport coûtera ainsi deux Petros, ce qui équivaut à 7.200 bolivars (cent euros), soit quatre fois le salaire minimum mensuel, a indiqué le vice-président Delcy Rodriguez, lors d'une conférence de presse télévisée à Caracas vendredi, révèle Bloomberg. Le simple renouvellement du document reviendra à un Petro.
Le président Nicolas Maduro a annoncé le lancement officiel du Petro lors d'un événement organisé la semaine dernière, près de huit mois après la date prévue à l'origine pour son lancement. Le jeton est censé s'appuyer sur des réserves de pétrole et de minéraux et devrait être disponible publiquement à partir du 5 novembre.
La crise s'intensifie
Les Vénézuéliens passent déjà plusieurs jours dans les files d'attente dans l'espoir de demander et d'obtenir un passeport, car le manque de matériel et la corruption généralisée ont rendu rares les documents officiels. L’intensification de la crise économique et humanitaire pousseraient d'ailleurs environ 5.000 personnes à quitter le Venezuela quotidiennement, selon les dernières données des Nations Unies.
L'application de la loi Petro pourrait rendre encore plus difficile la venue des Vénézuéliens à l'étranger, le pays étant pratiquement isolé du reste de l'Amérique latine par les principaux transporteurs. Avianca, Latam Airlines, United Airlines, Aeromexico et Deutsche Lufthansa font partie d'une longue liste de compagnies aériennes qui ont cessé de desservir le Venezuela.