Un tribunal allemand a annoncé lundi avoir autorisé la remise à la Belgique d'un diplomate iranien soupçonné d'être impliqué dans un projet d'attentat contre un rassemblement d'un groupe d'opposition iranienne en France.
«La personne poursuivie ne peut se prévaloir de son immunité diplomatique car elle se trouvait en congés pour plusieurs jours hors de son pays d'accueil, l'Autriche, et qu'elle ne se trouvait pas en déplacement entre son pays d'accueil et son pays d'origine (ou inversement)», a expliqué le tribunal dans un communiqué, précisant que la décision date du 27 septembre.
Le 2 juillet, le parquet fédéral belge, compétent en matière de terrorisme, avait annoncé avoir mis en échec un projet d'attentat à la bombe qui aurait dû frapper, l'avant-veille à Villepinte en région parisienne, le grand rassemblement annuel du CNRI, entité chapeautant les Moudjahidine du peuple (MEK, opposition).
Un couple de Belges d'origine iranienne a été arrêté le jour même, le 30 juin, en région bruxelloise, en possession d'environ 500 grammes de TATP, un explosif très instable, dans sa voiture.
Un diplomate iranien en poste à Vienne, présenté par le CNRI comme «commanditaire» de l'attentat et s'appelant Assadollah Assadi, avait été arrêté en Allemagne, et la justice belge en demandait la remise et avait émis un mandat d'arrêt européen.
Un quatrième suspect, interpellé en France, a été remis à la justice belge durant l'été.
Cette affaire a généré des tensions diplomatiques franco-iraniennes au moment même où les puissances européennes, dont la France et l'Allemagne, s'efforcent de sauver l'accord sur le nucléaire iranien dont les Etats-Unis de Donald Trump sont sortis.