Le pape a reconnu mardi à Tallinn, lors d'une visite en Estonie, que les scandales sexuels impliquant le clergé catholique étaient un repoussoir pour une jeunesse ne percevant pas une condamnation suffisamment forte de la part de l'Eglise.
Les jeunes "sont indignés par les scandales sexuels et économiques, face auxquels ils ne voient pas une nette condamnation", a-t-il constaté, devant la jeunesse chrétienne du pays conviée dans une église luthérienne. "Je comprends que les jeunes se scandalisent de cette corruption si grande", a encore souligné le pape dans l'avion qui le ramenait de l'Estonie à Rome.
"Ils savent que cela a lieu partout", a-t-il estimé, "mais dans l’Eglise, c’est plus scandaleux car elle doit conduire les enfants à Dieu et non les détruire". "Dans les temps anciens, on cachait ces choses. On les cachait aussi à la maison (...), car c’était une grande honte", a insisté le pape.
"C’était la façon de penser des siècles passés, ou du siècle passé", a-t-il ajouté, estimant qu'il ne fallait pas juger le passé avec les yeux d'aujourd'hui.
A une semaine d'un "synode" (réunion d'évêques du monde entier) à Rome consacré aux problématiques de la jeunesse, le pape a noté sans fard que beaucoup de jeunes "trouvent la présence de l’Eglise pénible voire irritante".