Le gouvernement des Maldives a reconnu lundi la victoire du candidat de l'opposition Ibrahim Mohamed Solih face à l'homme fort du pays Abdulla Yameen, possible signe que ce dernier accepte sa défaite à l'élection présidentielle comme l'y appelle la communauté internationale.
"Le candidat du Parti démocratique maldivien (...) l'Honorable Solih a gagné l'élection, en ayant reçu 134.616 voix", a acté le ministère des Affaires étrangères maldivien dans un communiqué. Les médias d'État reprenaient également ce résultat. Plus de quinze heures après la fermeture des bureaux de vote, le président Yameen ne s'était cependant toujours pas exprimé personnellement. Un silence qui suscite nombre de spéculations sur la voie que choisira cet habitué des coups de force.
"Les informations qui nous parviennent indiquent qu'il pourrait saisir la Cour suprême pour faire annuler les résultats, déclarer l'état d'urgence et rester au pouvoir", déclarait plus tôt à l'AFP un responsable du PDM. Le chef de l'État sortant semblait pourtant avoir le champ libre pour décrocher un second mandat. En cinq ans de pouvoir, il a mené une répression féroce de toute dissidence, muselé société civile et médias.
Malgré tout cela, le challenger Ibrahim Mohamed Solih, peu connu des électeurs, a obtenu dimanche 58,3% des voix face à lui, selon des résultats provisoires de la commission électorale maldivienne. Les partisans du Parti démocratique maldivien (PDM) ont fêté la nouvelle à travers l'archipel de l'océan Indien en agitant les drapeaux jaunes de la formation politique et en dansant dans les rues.
Puissance régionale traditionnelle, qui a vu d'un mauvais œil le rapprochement des Maldives avec la Chine sous le mandat d'Abdulla Yameen, l'Inde a "félicité de tout cœur" le candidat de l'opposition. Les États-Unis ont appelé au "calme et au respect de la volonté du peuple".