Le président Emmanuel Macron va enchaîner entrevues et discours, à partir de ce lundi 24 septembre, à New York. Une bouffée d’air loin de l’Hexagone.
C’était il y a quasiment un an, jour pour jour. Emmanuel Macron, fraîchement élu, marquait les esprits avec un plaidoyer vibrant en faveur de la coopération internationale, à la tribune des Nations unies. Un tour de force qu’il espère sans doute rééditer en ce début de semaine à l’Assemblée générale de l’organisation à New York.
Cet événement, où se discutent les grands problèmes de la planète, rassemble chaque année plus de 130 chefs d’Etat. Pour le président Macron, qui doit enchaîner entrevues et prises de parole avant de faire le point mercredi sur l’accord de Paris, l’enjeu est de taille.
Porte-parole du multilatéralisme
La première rencontre sera d’ailleurs scrutée : le chef de l’Etat doit en effet entamer ces deux jours de négociations par un tête-à-tête, aujourd’hui, avec Donald Trump. Au-delà des questions transatlantiques et commerciales, le pari est de convaincre son homologue américain de travailler avec lui à la stabilisation de la situation en Syrie et d’aborder avec lui la stratégie américaine à l’égard de l’Iran.
Un dossier décisif dont Emmanuel Macron entend bien s’emparer, en persuadant aussi le chef d’Etat iranien Hassan Rohani, qu’il retrouvera demain, de préserver l’accord sur la limitation du nucléaire malgré le retrait des Etats-Unis et les lourdes sanctions de Washington.
Autre rendez-vous crucial : le discours d’une quinzaine de minutes qu’Emmanuel Macron prononcera demain matin à la tribune des Nations unies. Une belle occasion de rappeler sa vision de la diplomatie. «Le respect du multilatéralisme sera le point le plus important de son discours», insiste Christian Lequesne, professeur à Science-Po. Le président Macron compte profiter de cette estrade pour rassembler les Etats enclins à travailler de concert sur les grands dossiers internationaux et concurrencer Washington.
«Face à un président américain très agressif et très unilatéral, il y a un petit coin qu’un président français peut enfoncer», rappelle le chercheur. Le chef de l’Etat pourrait également défendre ses priorités en matière de politique étrangère en s’entretenant avec le président turc Recep Tayyip Erdogan ou le nouveau président colombien Ivan Duque, très critique à l’égard de l’accord de paix signé en 2016 avec les Farc, et dont la France est l’un des pays cogarants.
Un contexte national difficile
Si Emmanuel Macron compte briller à l’ONU, c’est notamment car la reconnaissance de son leadership à l’échelle mondiale pourrait lui permettre de compenser une image un peu écornée auprès de l’opinion publique française. Affaire Benalla, démission de Nicolas Hulot, tensions dans les rangs de la majorité…
Après un été difficile, sa cote de popularité a encore chuté, de cinq points cette fois-ci, pour tomber à 29 % de satisfaits, selon le dernier sondage Ifop, publié hier par Le JDD. Un plancher depuis le début du quinquennat.
«Certes, les points de popularité gagnés à l’international restent à la marge, assure Christian Lequesne. Mais les Français aiment bien qu’on leur dise que leur président a du poids à l’étranger.» Influent ou non sur la scène internationale, le locataire de l’Elysée va donc devoir redoubler d’efforts pour convaincre dans l’Hexagone.