Plusieurs éléments laissent penser que La Havane s'apprête à légaliser le mariage gay.
C'est la principale revendication de la communauté LGBT du pays, qui débat depuis mi-août d'une révision constitutionnelle de grande ampleur. Or, si le nouveau texte ne mentionne pas explicitement la question, il définit le mariage comme «l'union volontairement consentie entre deux personnes», sans préciser qu'il doit s'agir d'un homme et d'une femme. Dans un autre article, la future Constitution garantit en outre la protection des Cubains contre toute «discrimination pour orientation sexuelle ou identité de genre».
Un pas supplémentaire vers la légalisation du mariage homosexuel a en outre été franchi, ce dimanche 16 février, quand le président Miguel Diaz-Canel a affirmé, lors d'une interview télévisée, y être personnellement favorable. «Je pense que le fait de reconnaître le mariage entre les personnes, sans limitation, répond au problème d'éliminer tout type de discrimination dans la société», a-t-il assuré, s'exprimant pour la première fois sur le sujet. Il a néanmoins précisé ne pas vouloir «porter préjudice au débat populaire».
Et de fait, celui-ci bat son plein. Alors que de nombreux activistes, à l'instar de la députée Mariela Castro, fille de l'ex-président Raul Castro, se battent en faveur de la légalisation du mariage gay, l'église catholique locale, très influente, y reste fermement opposée, comme de nombreux fidèles.
L'adoption du mariage gay constituerait une avancée d'autant plus cruciale que les homosexuels ont longtemps été victimes de lourdes discriminations sur l'île. Dans la foulée de la révolution castriste de 1959, ils ont en effet été harcelés par les autorités, voire envoyés dans des camps «de rééducation», et ce jusqu'à la fin des années 1980, poussant nombre d'entre eux à fuir leur pays.