Jair Bolsonaro, candidat à la présidentielle au Brésil en octobre, a réalisé une nouvelle sortie homophobe. Pour lui, «Le Guide du zizi sexuel» de Zep fait partie d'un «kit gay» distribué dans les établissements scolaires. Une intox à une heure de grande écoute.
Après avoir fait l'apologie de la dictature militaire (1964-1985) et partagé les mesures radicales qu'il envisage, dont l'assouplissement du port d'armes, le candidat d'extrême droite s'est livré le 28 août dernier à une dénonciation du poids d'un prétendu «lobby LGBT», lors d'une interview au JT de la chaîne Rede Globo.
Selon Jair Bolsonaro, une propagande homosexuelle serait organisée dans les établissements scolaires, avec notamment un «kit gay», distribué dans les écoles publiques. Pour renforcer ses propos et après avoir demandé aux téléspectateurs d'éloigner leurs enfants, a relevé L'Obs, le député et fervent catholique a brandi «Le Guide du zizi sexuel» d'Hélène Bruller, illustré par Zep, le créateur de Titeuf.
L'homme de 63 ans, qui figure à la deuxième place des intentions de vote derrière Lula, a affirmé qu'il s'agissait «d'une porte ouverte vers la pédophilie». «Voici l'un des livres qui enseignent le sexe aux enfants dans les écoles, que Globo n'a pas voulu montrer !», a-t-il ensuite renchéri sur Twitter. En réalité, Globo n'autorise traditionnellement pas la présentation de documents lors de ces interviews.
Um dos livros que ensinam sexo para crianças nas escolas que a Globo não quis mostrar! pic.twitter.com/DbwCzUhWJN
— Jair Bolsonaro (@jairbolsonaro) 29 août 2018
Les accusations lancées par le candidat d'extrême droite sont fausses, mais l'élu, coutumier des sorties homophobes, misogynes et racistes, n'en est pas à son premier coup. En 2016, il s'en était déjà pris à la bande dessinée sortie en 2001, et qui se propose de répondre aux questions de 9-13 ans sur la sexualité et l'amour.
Quelques années plus tôt, en 2011, il avait déclaré qu'il préférait voir son «fils tué dans un accident plutôt qu’homosexuel». «Pour moi, il serait de toute façon mort», avait-il ajouté.