Le député antimigrants néerlandais Geert Wilders a décidé d'annuler un concours de caricatures de Mahomet prévu pour novembre aux Pays-Bas, évoquant une «violence islamique» face à cette initiative très controversée.
«Afin d'éviter tout risque de victimes de la violence islamique, j'ai décidé d'annuler le concours», a indiqué Geert Wilders dans un communiqué jeudi soir. «La sécurité des gens passe avant tout», a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, un individu de 26 ans a comparu devant un tribunal néerlandais, soupçonné d'avoir préparé une attaque contre l'homme politique suite à l'organisation du concours.
Appréhendé mardi à la gare centrale de La Haye, l'homme est soupçonné de «menaces à des fins terroristes, d'avoir planifié de commettre un meurtre et d'incitation à la révolte», a expliqué le ministère public néerlandais.
Dans une vidéo publiée lundi sur Facebook, il évoquait une attaque contre l'organisateur du concours ou contre le bâtiment du Parlement néerlandais.
Le jeune homme, qui avait un passeport pakistanais sur lui au moment de son arrestation, y appelait les autres musulmans à le soutenir.
«Les autorités prennent cette menace très au sérieux», a signalé le parquet, précisant que l'enquête est toujours en cours.
Geert Wilders, connu pour ses positions anti-islam, avait annoncé en juin son intention d'organiser un concours de dessins satiriques mettant en scène le prophète Mahomet. La compétition devait avoir lieu au Parlement néerlandais en novembre.
L'initiative a suscité de vives critiques au sein de la communauté musulmane, particulièrement au Pakistan, où plusieurs manifestations ont eu lieu.
Mercredi, le gouvernement néerlandais a modifié son avis aux voyageurs concernant le Pakistan, demandant à ses citoyens «d'éviter les manifestations à Islamabad, Lahore et Karachi».
Chef du Parti pour la liberté (PVV), Geert Wilders a affirmé que la compétition n'a pas pour but de «provoquer ou insulter», mais bien de défendre la «liberté d'expression».
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a qualifié le concours d'«irrespectueux» et de «provocateur», tout en indiquant respecter la liberté d'opinion.