Un crash d'avion survenu il y a six mois au Népal aurait été causé, entre autres, par le comportement erratique du commandant de bord, selon le rapport d'enquête sur cette catastrophe, dont une première ébauche a récemment fuité dans la presse.
Le 12 mars 2018, l'avion de ligne en provenance de la capitale du Bangladesh, Dacca, heurtait la piste d'atterrissage de l'aéroport de Katmandou, avant de glisser jusqu'à un terrain de foot et de s'embraser, coûtant la vie à 51 de ses 71 passagers, dont les deux pilotes. Il s'agit de l'accident aérien le plus meurtrier du pays depuis 1992. Si les causes du crash – erreur humaine ou problème technique ? – demeuraient floues jusqu'ici, les enquêteurs ont avancé une nouvelle explication, rapporte The Guardian.
A savoir que l'accident a été provoqué par le comportement du commandant de bord, Abid Sultan. En effet, les enquêteurs ont établi que le pilote avait pleuré durant le vol, après que ses compétences avaient été remises en question par un collègue peu avant le décollage. «Cette défiance d'autrui et l'anxiété en découlant l'ont conduit à fumer à la chaîne dans le cockpit pendant toute la durée du vol, mais aussi à faire plusieurs crises de nerfs successives», précise le rapport, soulignant que le pilote semblait «fatigué à cause d'un manque de sommeil».
Les frasques du commandant, parlant haut et sans interruption, tant de ses problèmes personnels que de ses aptitudes au manche, auraient ainsi fait naître des disputes avec la copilote, qui tentait pourtant de le consoler. Or, c'est cette dernière, moins expérimentée, qui maniait l'appareil au moment du crash.
Une faute de la part du contrôle aérien ?
L'aéroport international de Katmandou – le seul du Népal – est situé au pied de l'Himalaya dans la célèbre vallée de Katmandou, très étroite et difficilement accessible, ce qui rend l'atterrissage particulièrement périlleux. Alors qu'il était en approche de l'aéroport sous un violent orage, l'appareil a reçu le feu vert du contrôle aérien pour se poser sur la piste 20. Sauf que l'un des pilotes s'est trompé et a répété «piste 02» – ce que la tour de contrôle n'a pas corrigé. Selon des témoins, l'avion, mal engagé pour atterrir, aurait alors brusquement viré de bord, raté la piste, survolé deux appareils au sol et frôlé la tour de contrôle, avant de s'écraser.
Entre la détresse du commandant et les altercations avec sa copilote, en passant par les ratés de la préparation à l'atterrissage, c'est donc vers le constat d'une responsabilité collective que les enquêteurs semblent se diriger : celle du pilote angoissé en premier lieu, celle de sa collègue, mais également celle de la tour de contrôle qui a mal confirmé la piste à utiliser. Le fin mot de l'histoire devrait être connu dans les prochaines semaines, lorsque le rapport d'enquête sera officiellement diffusé.