Les autorités chinoises pourraient mettre fin à la limitation des naissances, à en croire un projet de code civil actuellement en discussion.
Le texte ne mentionne en effet aucun nombre maximum d'enfants par couple, alors que celui-ci est actuellement fixé à deux, après avoir été limité à un seul de 1979 à 2016. Une mesure d'ouverture qui vise surtout à endiguer le vieillissement important de la population chinoise.
L'entrée en vigueur de la politique des deux enfants n'a en effet pas suffi à provoquer le sursaut démographique espéré par le gouvernement. En 2016, la Chine n'a comptabilisé que 17,9 millions de naissances, soit seulement 1,3 million de plus que l'année précédente. Et après un effet d'aubaine liée à la nouveauté de la mesure, ce chiffre est tombé à 17,2 millions en 2017, alors que les autorités tablaient sur plus de 20 millions.
Face à la crise démographique qui s'annonce, la population chinoise redoute donc que les autorités se montrent aussi interventionniste dans leur politique nataliste qu'elles ne l'avaient été autrefois dans leur politique anti-nataliste. Le projet de code civil inclut en effet un délai obligatoire de réflexion avant de prononcer un divorce. «Donc ils veulent plus de bébés et moins de divorce?», peut-on lire sur Weibo, le principal réseau social chinois, dont les utilisateurs scrutent avec inquiétude le texte, prévu pour 2020.
Les associations redoutent également une restriction du droit à l'avortement, et une forte pression en faveur du mariage. Récemment, des économistes avait suscité un tollé en proposant la création d'un «fonds pour la maternité», financé en taxant les couples sans enfants.