De nouveaux séismes dont l'un de magnitude 6,9 à faible profondeur ont secoué ce l'île touristique indonésienne de Lombok, tuant au moins dix personnes et provoquant des scènes de panique quelques semaines après deux puissants tremblements de terre qui ont fait près de 500 morts.
Le premier d'une série de séismes enregistrés dimanche par des sismologues, d'une magnitude de 6,3, a frappé l'île peu avant midi, provoquant des glissements de terrain.
Il a été suivi environ 12 heures plus tard par une violente secousse de magnitude 6,9 et au moins cinq fortes répliques, selon l'Institut américain de géophysique (USGS).
L'île de Lombok, voisine de celle de Bali, dans le sud de l'Indonésie, a déjà été dévastée par deux puissants séismes les 29 juillet et 5 août, qui ont fait près de 500 morts et des centaines de milliers de déplacés.
Les victimes du fort séisme survenu dimanche soir ont été recensées dans l'est de l'île de Lombok et sur l'île voisine de Sumbawa, proches de l'épicentre.
«Dix personnes ont péri dans le séisme de magnitude 6,9», a déclaré le porte-parole de l'Agence nationale de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho, ajoutant que plus d'une vingtaine de personnes avaient été blessées et 150 bâtiments endommagés.
«Au moment du tremblement de terre, la plupart des personnes étaient à l'extérieur de leurs maisons ou dans des abris provisoires, donc il n'y a pas eu beaucoup de victimes comparé au séisme de la même magnitude survenu le 5 août», a-t-il ajouté.
«Le traumatisme créé par le précédent séisme dimanche (de magnitude 6,3 vers midi, ndlr) a fait que les gens ont préféré rester dehors», a souligné M. Nugroho.
Des patients d'un hôpital de Sumbawa, une île située à un peu plus de 10 km à l'est de Lombok, ont été évacués par crainte d'effondrement du bâtiment.
Lombok a été en grande partie privée d'électricité à la suite des nouveaux séismes, selon les autorités locales.
La panique s'est emparée des habitants, notamment dans l'est de Lombok, partie de l'île la plus touchée par cette activité sismique d'une intensité particulière.
«Tout tremblait»
«J'étais en train de conduire pour aller livrer de l'aide aux évacués quand les poteaux électriques ont commencé à se balancer. J'ai réalisé que c'était un séisme», a raconté à l'AFP Agus Salim, un habitant, après le premier séisme.
«Le tremblement de terre était très puissant, tout tremblait", a renchéri Agus Salim.
«Nous dormions tous dans une tente pour les évacués. Je venais juste de m'endormir lorsque soudain ça a commencé à trembler. Tous le monde est sorti en courant dans la rue en pleurant et en criant», a déclaré à l'AFP M. Salim.
«Les gens ont commencé à crier et à courir dans les rues», a-t-il ajouté.
Des glissements de terrain se sont produits dans le parc national du Mont Rinjani, où des centaines de randonneurs avaient été pris au piège fin juillet lors d'un autre séisme. Ce parc très prisé des touristes est depuis fermé au public.
Plusieurs habitations et d'autres constructions dans le district de Sembalun, sur les versants du Mont Rinjani, un volcan qui culmine à 3.726 mètres d'altitude, se sont effondrées. Ces constructions avaient déjà été endommagées par les précédents séismes.
La secousse la plus violente a également été ressentie à Mataram, la capitale située sur la côte ouest de l'île, ainsi qu'à Bali, île la plus touristique de l'archipel d'Asie du Sud-Est.
«Tout le monde est traumatisé par les précédents séismes parce que les répliques ne semblent jamais devoir s'arrêter», a témoigné Endri Susanto, un habitant de Mataram.
Le 5 août, un séisme de magnitude 6,9 a fait au moins 481 morts sur Lombok ainsi que des dizaines de milliers blessées et plus de 350.000 sans-abri qui dorment sous des tentes ou des bâches près de leurs maisons endommagées.
Les dégâts causés aux routes, notamment dans la région montagneuse du nord, rendent encore plus difficile la tâche des équipes de secours pour venir en aide aux sinistrés.
L'Indonésie, un archipel de 17.000 îles et îlots, se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique.