Près de 80 voitures ont été incendiées dans la nuit de lundi à mardi dans l'ouest de la Suède, ont déclaré mardi les autorités, qui ont annoncé avoir arrêté deux personnes et soupçonnent une attaque coordonnée, à moins d'un mois des législatives.
Les faits se sont produits lundi soir à Göteborg, la deuxième ville de Suède, dans une vingtaine d'endroits différents, a recensé la police. Deux personnes âgées de 16 et 21 ans ont été arrêtées mardi matin.
Le mobile reste toutefois inconnu, ont indiqué les autorités qui parlent d'incidents coordonnés via les réseaux sociaux. Aucune victime n'est à déplorer. « Nous n'avions encore jamais vu autant de voitures incendiées », a déclaré Hans Lippens, porte-parole de la police, à l'AFP.
Les incidents ont suscité de vives réactions du côté des politiques, en campagne pour les élections législatives du 9 septembre. « Je suis en colère. Ma question (aux auteurs) est: qu'est-ce que vous êtes en train de faire? », s'est insurgé le Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven, candidat à sa propre succession, au micro de la radio publique suédoise.
« Une opération militaire »
« Vous détruisez vos propres chances, vos parents et vos quartiers », a-t-il ajouté, précisant que les incidents « semblaient très coordonnés, presque comme une opération militaire ».
Chaque jour, rien que dans la banlieue de Stockholm, des voitures sont incendiées -des faits généralement attribués à des jeunes défavorisés. En 2017, 1.457 voitures ont été « délibérément » brûlées en Suède, contre 1.641 en 2016, selon les chiffres de l'Agence suédoise de la protection civile MSB.
« La Suède tolère cela depuis trop longtemps. Cela doit cesser maintenant », a écrit Ulf Kristersson, chef du parti conservateur (Modérés) et candidat aux législatives, sur son compte Facebook.
En février 2017, deux jours après les déclarations controversées du président américain Donald Trump associant immigration et criminalité en Suède, des émeutes ont éclaté à Rinkeby, dans la banlieue nord de Stockholm, et dont la population est à 90% d'origine étrangère.
Des dizaines de jeunes ont affronté la police à coups de jets de pierres, après l'arrestation d'un trafiquant de drogue présumé. Des voitures ont également été incendiées et des magasins pillés.