Le gouvernement et les rebelles du Soudan du Sud ont signé dimanche à Khartoum un accord sur le partage du pouvoir. Cette initiative pourrait mettre fin à la guerre civile meurtrière ravageant le plus jeune pays du monde.
Le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival, le chef rebelle Riek Machar, ont signé ce texte à Khartoum, la capitale du Soudan voisin, d'après l'AFP. L'accord a été signé dimanche en présence du président soudanais Omar el-Béchir, et ses homologues du Kenya, d'Ouganda et de Djibouti, alors que plusieurs diplomates étrangers étaient également présents.
L'accord en question prévoit que Riek Machar intègre le gouvernement d'unité nationale en devenant le premier vice-président.
Un cessez-le-feu déjà instauré
En vertu de l'accord, Riek Machar va intégrer un gouvernement d'unité nationale et devenir premier vice-président. Il s'agit d'une fonction que le rebelle a déjà occupée par le passé mais Salva Kiir l'avait accusé en 2003 de fomenter un coup d'Etat contre lui. C'était ce qui avait plongé le Soudan du Sud dans une guerre civile sanglante.
Salva Kiir et Riek Machar sont déjà convenus d'instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Les deux camps avaient signé le 25 juillet un accord «préliminaire» sur le partage du pouvoir, et pour parachever ce processus, les négociations vont se poursuivre jusqu'à la signature d'un accord de paix définitif.
Bientôt Un gouvernement de transition ?
Une fois qu'un accord de paix final sera signé, les belligérants auront trois mois pour former un gouvernement de transition, qui sera au pouvoir dans le pays pour une durée de 36 mois. Selon les termes de l'accord parrainé par Khartoum, le gouvernement de transition sera composé de 35 ministres -20 du groupe de Salva Kiir et neuf de celui de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes. Le Parlement comptera 550 députés, dont 332 du groupe de Salva Kiir et 128 de celui de Riek Machar.
La guerre civile dans le plus jeune pays du monde, indépendant du Soudan depuis 2011, a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Un accord similaire, signé en 2015, avait été violé après une bataille meurtrière à l'issue de laquelle Riek Machar était parti en exil.